Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

"Au revoir là haut"

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Voici donc venir le film le plus ambitieux d'Albert Dupontel, acteur dont on ne présente plus le talent mais sur lequel il est moins évoqué son travail de cinéaste. Plus que jamais, "Au revoir là haut" devrait mettre daccord plus d'une personne sur les énormes talents de Dupontel réalisateur.

 

Car c'est ce qui frappe en premier en voyant son nouveau film : sa mise en scène, ses jeux de lumière, ses plans, ses trouvailles. Ne serait ce que la scène de ce chien suivi en plan séquence pendant le générique de debut en dit long sur les envies de Dupontel sur ce film. 

 

"Au revoir là haut" est clairement un film intelligent. Dupontel exploite au mieux la richesse de l'histoire imaginée par Pierre Lemaitre. Le film joue avec tant d'émotions qu'il est difficile de dire si il est avant tout drôle, sérieux, triste, effrayant même (l'horrible blessure du héros). Dupontel jongle avec les émotions du spectateur avec une parfaite cohésion. 

 

Et l'histoire est parsemée de rebondissements et de trouvailles servie par une pléiade d'acteurs dévoués à leur metteur en scène. Pour Nahuel Perez Biscayart c'est décidément son année après avoir marqué tous les esprits avec "120 battements par minute", l'acteur nous livre une nouvelle prestation hors du commun. Le comédien  prend un pied évident à jouer les tranformistes Tel le Jean Marais des "Fantomas". il s'approprie chacun de ses masques pour lui insuffler une personnalité différente, une difficulté ajoutée à un plaisir de comédien évident.

 

Le reste du casting est impeccablement choisi. Laurent Laffitte est un parfait salaud comme on aime en voir dans ce genre d'histoire. Son personnage est une ordure magnifique, sans scrupule, bref tout pour que le public l'adore. Niels Arestrup, Émilie Dequesne, Mélanie Thierry sans oublier la petite Héloïse Balster sont autant de talents qui complètent la liste et qui sont à leur firmament.

 

Et puis il y a Dupontel lui même. Sans jamais tirer la couverture vers lui, l'acteur est comme le cinéaste : le chef d'orchestre de l'histoire qui sait s'effacer derrière son équipe. Que les fans se rassurent, Albert Dupontel a quand même une vraie présence à l'écran tel que l'on l'aime mais moins "chien fou" que par le passé, le rôle ne s'y prêtant pas non plus. Cela a déjà été écrit par ailleurs ici sur ce blog, beaucoup d'acteurs se mettant en scène semblent oublier leurs partenaires relégués au rang de faire valoir. Ici Dupontel se rend à leur service. Il se met à leur disposition et cela renforce la teneur du film. 

 

Jusque la fin, le film dégage un enthousiasme contagieux. C'est simple : tout y beau, tout y est frais et Dupontel donne l'impression de servir un film à gros budget en optimisant ses paysages et costumes d'époque. C'est sans conteste l'un des grands films de cette année. Une très grande réussite qu'il faut espérer voir concourir du côté des César l'an prochain. 

 

 

 

 



29/10/2017
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