Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

"Black swan"

 

 

 

Black Swan

 

Voici qu'arrive sur nos écrans ce film très attendu dont la presse ne tarie pas de louanges notamment quant à la prestation de son héroïne, l'excellente Natalie Portman. Il faut bien reconnaitre que la presse, parfois enjouée pour des films qui sortent à ses yeux de l'ordinaire par des effets de style inutiles, a perçu juste cette fois. Le sombre Darren Aronofsky ne pouvait être meilleur choix pour filmer cette descente aux enfers d'une danseuse étoile prête à tout pour obtenir le rôle de sa vie. La lumière toujours sobre accentue la noirceur globale d'un univers que l'on peut imaginer proche de ce que l'on voit dans le film. Le réalisateur sait prendre son temps pour faire basculer son oeuvre vers un final que l'on suppose rapidement noir (ou pas je laisse le spectateur découvrir la fin surprenante). Le cinéaste qui a réalisé le trash "requiem for a dream" n'hésite pas à incorporer des scènes d'une rare dureté qui feront fermer les yeux pas mal de spectateurs. Sur un sujet proche, Paul Verhoeven s'était un peu cassé les dents avec son "showgirl". Il faut dire qu'il y a une différence de taille : alors que le réalisateur hollandais n'avait "que" la plastique de la mièvre Elisabeth Berkley, Aronofsky bénéficie de la présence de la meilleure actrice de sa génération Natalie Portman. S'étant investie, à l'image de son personnage, corps et âme dans ce rôle, la jeune future maman trouve là un film à hauteur de son immense talent. Il faut voir la souffrance décrite sur son visage lors des séquences de danse (pour la plupart des danses macabres) pour comprendre toute l'étendue de son talent. Son personnage Nina bascule avec donc une lenteur intelligente vers un côté obscur (qui a dû rappeler de bons souvenirs à l'ex princesse Amidala...)d'où, à l'instar du chevalier noir de George Lucas, il lui sera impossible de revenir. Natalie Portman est richement entourée dans ce ballet dramatique : Vincent Cassel confirme qu'il a toujours l'intelligence de se choisir de beaux rôles dans ses films américains. Plutôt que de jouer "le français de service" dans des films d'action insignifiants, il fait exister ses personnages, toujours bien construits. Son rôle de prof obsédé sexuel, manipulateur (mais n'est il pas sadique à des fins finalement professionnelles ?) lui va comme un gant. L'acteur sait ouvrir son personnage à toutes les opinions, est il gentil ? est t il méchant ? Comme pour son Mesrine, le spectateur a le choix d'en débattre. Winona Ryder est un des autres plaisirs du film. Excellent choix que de choisir la "Natalie Portman" des années 90 pour jouer celle qui perd sa couronne au profit de Natalie Portman. Cruelle métaphore avec la carrière réelle de l'actrice qui bat de l'aile depuis quelques années. Façon ici de rappeler que rien n'est acquis, que le vent tourne, et s'il est en poupe pour la belle Natalie, tout peut basculer en un claquement de doigt. Spécialement pour une femme...Enfin n'oublions pas la méchante de service jouée par l'ex star du "70's show" Mila Kunis. Elle est LA révélation du film. Sans aucune pudeur, avec une provocation qui rappelle ces femmes manipulatrices du cinéma, elle devrait facilement remporter l'Oscar du 2nd rôle. Tandis que Natalie Portman remportera, espérons le, celui tant mérité de la meilleure actrice.



15/01/2011
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