Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

Hommage à Annie Girardot

 

 

 

 

                        Annie Girardot et Jean-Paul Belmondo en 1969 dans Un Homme Qui Me Plait de Claude Lellouch

 

   Annie Girardot avec Jean-Paul Belmondo dans "Un homme qui me plait" de Claude Lelouch en 1969

 

 

 

 

 

C'est une très grande actrice qui s'en allée. L'annonce de sa mort avait beau être prévisible, elle n'en suscite pas moins d' émotion.
Après deux prix au conservatoire et quelques succès au théâtre, remarquée notamment par Jean Cocteau qui voit en elle un bel avenir, Girardot débute gentiment sa carrière avec notamment deux films face à Jean Gabin, "le rouge est mis" et "Maigret tend un piège"
Mais c'est en 1960 que sa carrière décolle grâce à "Rocco et ses frères" de Luchino Visconti dans lequel elle côtoie des petits jeunes nommés Alain Delon, Claudia Cardinale, Roger Hanin et surtout Renato Salvatori son futur mari.
Durant les années 60 elle alterne films français avec films italiens. 
C'est à la fin des années 60 que l'actrice devient véritablement une star. En cela sa rencontre avec Claude Lelouch est déterminante. Leur premier  film commun est "vivre pour vivre" en 1967 aux cotés d' Yves Montand puis "Un homme qui me plait" avec Jean-Paul Belmondo.
C'est le début d' une période faste pour l'actrice qui va au fil des années 70 s'imposer comme l'actrice numéro un en France grâce à d'énormes succès. Aussi à l'aise dans le drame que la comédie, elle enchaine films sérieux comme les comédies avec le même charisme. Citons "Elle boit pas elle fume pas mais elle cause" en 70,"mourir d' aimer" en 71 (souvent considéré comme son plus beau rôle), "la vieille fille", "traitement de choc" (avec Alain Delon), "la gifle" (avec Lino Ventura), "tendre poulet" et sa suite "on a volé la cuisse de Jupiter" (avec Philippe Noiret), "la zizanie" (avec Louis de Funès), "la clé sur la porte" (avec Patrick Dewaere), "le cavaleur" (avec Jean Rochefort) sans oublier "Dr Francoise Gailliant" qui lui vaut son premier César en 76. Autant de succès  qui en font, selon certains sondages, l'actrice préférée des français. 
Rien ne prédispose l'actrice à quitter ce statut d' actrice adorée.
Pourtant une mauvaise rencontre va avoir une influence négative sur le reste de sa carrière. En 81, sa route croise celle de Bob Decout, un pseudo musicien, dont Annie Girardot va commettre l'erreur de s'amouracher. L'homme va embarquer l'actrice dans des spectacles musicaux qui seront des échecs cuisants. Sa carrière cinématographique est marquée, elle aussi, par des bides comme "Liste noire". Ayant investi son propre argent dans ses entreprises, l'actrice se trouve dans un gouffre financier qui coïncide avec un rejet des réalisateurs qui ne font plus appel à elle. L'actrice sombre dans la drogue et l'alcool et connait une immense traversée du désert. 

C'est son quasi mentor Claude Lelouch qui relance sa carrière en 95 grâce à un magnifique second rôle dans l'excellent, et mésestimé, "les misérables" avec Jean-Paul Belmondo. Ce rôle la remet sur le devant de la scène et notamment celle du théâtre du châtelet où elle est couronnée du César du meilleur second rôle en 96 pour ce film. Personne n'a, bien sûr oublié le discours et l'émotion suscité par Annie Girardot ce jour là...

Relancée l'actrice retourne au théâtre mais obtient aussi des rôles remarqués comme dans "la pianiste" qui lui vaut un 3e César en 2001.

Hélas, ce retour est de courte durée. Ainsi la France apprend t-elle en 2006 que l'actrice est atteinte de la maladie d'alzheimer. L'actrice finit, au fil des ans, par sombrer dans l'oubli de sa propre prestigieuse carrière. Retirée des plateaux, elle meurt le 28 février à l'âge de 79 ans. Sa mort suscite une énorme émotion en France.



06/03/2011
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