Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

Hommage à Jerry Lewis

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Il a assurément marqué de son empreinte toute une partie du cinéma comique américain, et même mondial, et influencé bon nombre de comiques. Difficile de ne pas voir, par exemple, en Jim Carrey un de ses héritiers. Chez nous, Michel Leeb n'a jamais caché son admiration pour le comique au point de l'imiter dans certains de ses sketchs et films.

 

La célébrité, Joseph Levitch, son vrai nom, l'acquiert dès la fin des années 40 sur scène aux côtés d'un jeune crooner Dino Paul Crocetti. Pour des raisons commerciales, les deux hommes choisissent des noms "plus américains" et se font connaitre sous les noms de Jerry Lewis et Dean Martin.

 

10 films avec Dean Martin à découvrir :  http://www.indyblaveleblog.com/dean-martin-acteur-crooner-charmeur

 

L'immense succès de leurs shows à travers l'Amérique, qui se relève tout juste de la seconde guerre mondiale, leur vaut rapidement l'intérêt de producteurs de cinéma. C'est ainsi que le pas est franchi en 1949, dans des rôles secondaires, dans "Ma bonne amie Irma". Mais dès l'année suivante Lewis et Martin occupent les rôles principaux dans "Un soldat récalcitrant". C'est le début d'une complicité et d'un immense succès qui va traverser la moitié des années 50. Les films du duo cartonnent tout comme leurs shows qui continuent à faire un malheur. Leur recette est simple : Dean Martin joue les bellâtres chantant pendant que Jerry Lewis amuse la galerie avec des grimaces.

 

 

 

Si le duo affiche une amitié et une complicité de tous les instants devant leur public, il n'en est pas de même en coulisse où leur entente commence, au fil des films, à s'étioler. Martin se lasse d'avoir l'impression d'être le faire valoir de Lewis. La rumeur de leur mésentente est telle que le duo doit même faire un démenti à la fin d'un de leur film, "Le trouillard du far-west"...qui sera leur avant dernier film. Durant leur dernier film en 1956, "Un vrai cinglé de cinéma, les deux hommes ne s'adressent quasiment plus la parole. Leur séparation définitive a lieu le 24 juillet 1956 après un dernier show. Fin de l'histoire.

 

Pour beaucoup, cette séparation va entrainer la fin de la carrière des deux hommes. Difficile en effet pour un duo comique de rebondir sur des carrières solos. Ce n'est pas Laurel et Hardy qui diraient le contraire...

 

Pour autant cette séparation va être bénéfique pour les deux hommes. Dean Martin va s'en aller trouver des rôles plus sérieux qui vont devenir autant de classiques : "Le bal des maudits" avec tout de même Brando et Monty Clift, "Embrasse moi idiot", "Comme un torrent"... sans oublier le plus célèbre du lot, "Rio bravo" où il est magnifique en shérif alcoolique. Et tout ça mis en scène par des cinéastes de renom qui ont pour nom Howard Hawks, Vincente Minnelli, Henry Hathaway ou encore Billy Wilder. Le crooner s'associera en outre à une bande, ayant pour chef de file un certain Frank Sinatra, avec laquelle Martin fera un malheur tant sur scène qu'au cinéma. Une bande qui a un nom : le "Rat pack".

 

Jerry Lewis lui de son côté ne va pas croiser le chemin de prestigieux cinéastes comme son ex complice. Ou plutôt il va en croiser un seul qui sera, pour ainsi dire, son réalisateur attitré : lui même. Attiré par la mise en scène depuis un petit moment déjà, Jerry Lewis profite de sa séparation d'avec Dean Martin pour écrire, produire, réaliser et interpréter ses propres films. Lewis exploite, bien sûr, le personnage qui a fait son succès du temps de son duo. Après avoir appris le métier avec son ami Frank Tashlin sur quelques comédies à la fin des années 50, l'acteur se jette à l'eau dans une première réalisation en 1960 avec "Le dingue du palace". 

 

Le succès ne se dément pas et les spectateurs affluent dans les salles. C'est le début d'une nouvelle ère pour Jerry qui enchaine les films dont une partie va devenir des classiques : "Le zinzin d'Hollywood", "Le tombeur de ces dames", "Les tontons farceurs" et bien sûr le plus connu "Dr Jerry et Mister love" où l'ombre de son ex complice Dean Martin plane...

 

 

Pour autant, et c'est bien là la problématique de beaucoup de comiques, Jerry a du mal à se renouveler et le public commence à se lasser des mimiques de l'acteur. 

 

 

Par la suite, Jerry Lewis va arrêter ses grimaces, au cinéma en tout cas, à la fin des années 60. Au début des années 70, l'acteur/réalisateur se lance dans un projet ambitieux "The day the clown cried" un film dramatique sur la Shoah. Lewis termine le film...lequel ne sortira jamais. Les raisons en sont diverses : Lewis n'aurait pas été satisfait du résultat final et n'aurait pas souhaité le sortir. Seuls quelques proches ont pu voir le film...

 

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Durant les années 70, Lewis est essentiellement à la télévision se consacrant essentiellement au téléthon qu'il a créé en 1966. Justement c'est au cours d'une de ces soirées consacrées au téléthon, en 1976, que Frank Sinatra fait une surprise à Jerry Lewis en orchestrant ses retrouvailles avec Dean Martin. Un instant assurément plein d'émotion pour les deux protagonistes même si leur réconciliation définitive n'aura lieu que quelques années plus tard...

 

Il faut attendre le début des années 80 pour revoir Jerry au ciné dans "Hardly working" sorti chez nous sous le titre de  "Au boulot Jerry !" (On notera au passage le génie continue qu'auront eu les distributeurs français pour baptiser les films de l'artiste) qui obtient un certain succès ce qui le fait enchaîner sur une autre comédie.


Durant ce début des années 80, la France, qui l'a toujours adoré, fait appel à lui pour remettre un César d'honneur à Louis de Funès offrant un des plus beaux moments qu'ait connu la cérémonie.

 




 

Lewis aime faire rire mais est pourtant en quête d'un rôle qui saurait mettre en avant ses autres talents d'acteur. Cette opportunité l'acteur va la saisir grâce à Martin Scorsese. Le cinéaste, grand admirateur de Lewis et Martin, va engager l'acteur pour son excellent "La valse des pantins" où Lewis joue presque son propre personnage face au grand Robert de Niro. Certes le film ne fait pas un malheur en salles mais est présenté au festival de Cannes et vaut à Lewis les meilleures louanges.

 

Relancé Jerry ? Malheureusement l'acteur, sans doute pour payer ses impôts, se commet dès l'année suivante, nous sommes en 1984, dans deux ignobles comédies françaises. Si à la limite on peut trouver amusant sa rencontre avec Michel Blanc dans "Retenez moi ou je fais un malheur", il n'y a en revanche rien à sauver dans "Par où t es rentré ? On t'a pas vu sortir !" réalisé et joué par Mr Nanar en personne Philippe Clair qui rend un affligeant hommage à une de ses idoles...

 

Il tourne ensuite pour la tv le film "Fight for life" avant de donner la réplique sur grand écran à Peter Falk dans "Cookie". 

 

Sa dernière apparition remarquable, Jerry l'a fait en 1991 sous la direction d'Emir Kusturica dans "Arizona dream" aux côtés notamment de Johnny Depp et Faye Dunaway.

 

L'acteur se fera nettement plus rare par la suite, prêtant sa voix pour certains films d'animation parmi lesquels une transposition animée de son fameux "Dr Jerry et Mister love" en 2008 ou en continuant d'animer le téléthon même s'il s'est récemment retiré du show annuel.

 

Il meurt le 20 août 2017 à l'âge de 91 ans 

 



20/08/2017
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