Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

« How to have sex »

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Très apprécié lors du dernier festival de Cannes, duquel il est d’ailleurs parti primé, « How to have sex » a les faveurs d’une sortie en salles ce qui est plutôt une bonne nouvelle par les temps qui courent.

 

D’autant que le film ne bénéficie d’aucune star ce qui rend appréciable sa sortie ciné alors que les films dits d’auteur américains ont tendance, désormais, à faire les beaux jours des plateformes de streaming.

 

Avec son décor idyllique, la Crête, le film semble chercher son rythme de croisière lors d’une première partie où il ne se passe pas grand chose si ce n’est de suivre les dérives d’une bande de jeunes qui laissent libre court à leurs envies de jeunesse, grosso modo la mer, le sexe et le soleil. Ne manque plus que l’emblématique chanson de Gainsbourg, « Sea, sex and sun » pour accompagner le tout. Ah si il manque LA dérive ultime au palmarès : l’alcool bien sûr, maîtresse de tous les excès…

 

Cette première partie, que l’on suit avec intérêt, n’est pas dénué de bon sens même si, à ce moment, on se demande où Molly Manning Walker, souhaite nous emmener. Il y a déjà, dans ce long prologue quelques facilités de scénario : pensez donc un trio de filles, dont une homo, qui tombe sur un autre trio composé de deux garçons hétéros et une fille lesbienne… il faut qu’ils jouent au loto ces six là ! On vous laisse imaginer les couples qui vont se faire, cousus d’avance.

 

C’est néanmoins l’une d’entre elles qui intéresse particulièrement la cinéaste : Molly McKenna -Bruce qui assure le premier rôle avec panache et un charisme à toute épreuve. La révélation du film c’est elle. La réalisatrice s’est bien aperçu de la perle qu’elle avait devant sa caméra au point de reléguer ses partenaires au rang de faire-valoir.

 

Nous voilà, dans une deuxième partie, à suivre les mésaventures d’une ado dont on découvre, en flash-back, tout ce qui lui est arrivé durant une folle nuit.

 

« How to have sex » sort alors sa carte de film (trop) féministe où la cinéaste en fait des tonnes dans les clichés masculins : dans le meilleur des cas, les plus sympas se font faire une fellation en public devant leur prétendante, dans le pire ils iront coucher avec une fille pendant qu’elle dort…

 

Si le film va clairement plaire au public féminin, qui y trouvera son compte, il n’est pas sûr qu’il en soit de même chez les hommes. Et, au delà de ce constat, il faut bien reconnaître qu’il manque un certain piment au film. On imagine ce qu’aurait pu faire un Larry Clark ou un Khechiche sur le même film. Oui, ce sont des hommes certes diront certains. La cinéaste eut pu s’en inspirer tout du moins pour réaliser un film plus cinglant. C’est un peu dommage car son film a d’immenses qualités.

 



15/11/2023
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