Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

« Indiana Jones et le cadran de la destinée »

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Je vous parle d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître… mine de rien, Disney a réussi ce tour de force de lancer ce nouvel opus du célèbre archéologue dans les mêmes conditions  qu’en 2008 lors de la sortie du 4. Rappelez vous : le 4 sortait très longtemps après le précédent (19 ans). Cas quasi similaire ici entre le 4 et le 5 (15 ans). Le 4 sortait avec cette grande interrogation sur l’âge d’Harrison Ford, 65 ans à l’époque et son aptitude à jouer un héros d’action. 15 ans plus tard, la question est encore plus de rigueur… le 4e sortit avec, à l’arrivée une belle douche froide en dépit d’une bande-annonce alléchante. Même combat ici ?

 

Parmi les nouvelles interrogations de ce cru 2023, une n’est pas anodine, loin s’en faut : pour la première fois, un épisode de la saga n’est pas réalisé par Steven Spielberg. La question qui brûlait toutes les lèvres était de savoir si l’extrêmement doué James Mangold allait pouvoir relever le lourd défi de succéder au légendaire papa de « E.T. ».

 

Et puis, au delà de ces questions, des rumeurs circulaient à propos de cet épisode : des projections tests catastrophiques en fin d’année 2022 et des bruits de couloir faisant état d’un Harrison Ford qui serait pas si présent que cela à l’écran, lui qui n’a plus jamais joué un premier rôle depuis… « Indiana Jones et le royaume du crâne de cristal », il y a 15 ans donc.

 

Nous allons donc essayer ici, sur ce blog, de décortiquer toutes ces questions et rumeurs maintenant que nous avons, enfin, découvert ce film.

 

Ne tournons pas autour du pot quant à la question de savoir si l’épisode est bon : oui ! Indiana Jones est, cette fois, bel et bien de retour. Cela commence (et tant pis si nous n’avons pas la classique corrélation entre le sigle de la Paramount et l’entrée en matière du film qui était un peu le « Gunbarrel » de la saga Indy) par un prologue de vingt minutes où l’on retrouve notre Indy à l’âge où nous l’avons connu dans les années 80. Grâce à la maestria des effets numériques, Ford aborde l’âge de sa jeunesse. Ce n’est certes pas parfait (les trucages paraîtront à coup sûr très vite datés) mais la prouesse technique mérite quand même d’être applaudie. Et comme chaque épisode, cela commence sur les chapeaux de roue par de l’action à l’état pure où Indy croise le fer, une fois de plus, avec les nazis et notamment le plus crapuleux d’entre eux joué par Mads Mikkelsen (sublime dans le rôle).

 

Puis vient l’heure pour Harrison d’assumer son âge : près de 80 ans (le film a été tourné en 2021 soit un an avant que l’acteur passe une nouvelle dizaine). Si dans l’épisode précédent, la question de l’âge se posait « en passant », elle est ici ancrée profondément dans l’histoire. Définitivement, Ford n’a plus l’âge de jouer les héros fringuants et il n’était pas possible pour lui de mentir là dessus malgré tous les trucages du monde possibles. Un point faible du film ? Non. Mangold, au contraire, exploite cela pour nous présenter un Indiana Jones plus touchant que jamais. D’ailleurs le film est indéniablement le plus mélancolique de la série, sans jamais virer dans le pathos toutefois même lorsque l’archéologie évoque le souvenir le plus douloureux de sa vie, c’est fait avec tendresse sans rechercher la descente lacrymale qui viendrait sur nos joues. Cela donne, évidemment, des scènes touchantes au détriment d’ailleurs de l’humour. Car, étonnamment, le film ne contient, pour ainsi dire, aucune séquence légère ou drôle. Il faut dire que James Mangold, s’il a certes signé des comédies (le très oubliable « Kate et Leopold » et le moyen « Night and day »), s’est toujours montré plus à l’aise dans des films très sérieux. Comme s’il ne voulait pas prendre de risque avec un genre qu’il ne maîtrise pas vraiment, le réalisateur de « Logan » a donc décidé de retirer cet aspect de son film. C’est là une des différences fondamentales que l’on notera sur son style avec celui de Spielberg.

 

Idem pour les scènes d’action : le cinéaste ne semble pas avoir la même aisance que son illustre prédécesseur. Là où le réalisateur des « Dents de la mer » montre une aisance et des apports d’idées géniales (personne n’a oublié le duel « raccourci » par Indy dans « l’arche perdue »), Mangold s’inscrit davantage comme un bon faiseur mais sans trop d’imagination.

 

Mais il ne s’agit pas de faire la fine bouche : car le scénario est particulièrement bien construit et offre moult rebondissements inattendus que vit notre archéologue de choc accompagné par la sublimé Phoebe Waller-Bridge dont on ne peut que féliciter le choix de casting. Dans la peau de la filleule d’Indy, elle est juste parfaite. Elle est l’atout fraîcheur d’un film qui a, on peut vous le garantir, toute la pêche nécessaire. Accompagnés d’un gamin malin, difficile de ne pas penser au trio du « Temple maudit » auquel, d’ailleurs, le film fait référence plus d’une fois.

 

Et Harrison Ford alors ? Alors oui soyez rassurés : pour la première fois depuis 15 ans donc, il occupe à nouveau un premier rôle et non, il n’y a pas de passage de flambeau déguisé vers sa filleule (qui cela dit ferait très bien l’affaire en héroïne de choc). Complètement investi dans le personnage de sa vie, l’acteur fait un ultime baroud d’honneur digne du meilleur de la saga.

 

Car clairement, le film n’a pas à rougir de la comparaison avec les meilleurs épisodes de la série. Certes, peut être (et encore), un chouïa en dessous du troisième (les deux premiers étant inaccessibles), cet épisode est spectaculaire et ébouriffant. On en veut pour témoin la dernière partie du film qui va, sans doute, en laisser perplexes plus d’un mais qui, après tout, n’est pas si décalée d’autres fins que l’on a pu voir dans la saga par le passé.

 

On saura apprécier aussi le clin d’œil à un autre film,à la fin, dont l’issue semble avoir été fait comme un pied de nez…

 

Brillant, enthousiasmant, émouvant… Indiana Jones, période Harrison Ford, se conclut de la plus belle des manières. Ses aventures vintage vont nous manquer. So long Indy.

 



28/06/2023
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