Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

Jeunet fait partie de ces cinéastes qui réalisent très très peu. Depuis qu'il travaille en solo, soit donc en 97, le réalisateur ne nous a servi que cinq films.

Cinq films en seize ans c'est peu. Ce n'est pas Woody Allen (un film par an) qui dirait le contraire...
C'est donc pas surprenant que chacun de ses films soit particulièrement attendu surtout depuis son chef d'œuvre "...Amélie Poulain".

C'est un peu le problème de son cinéma. Encensé partout après ce film, le réalisateur est attendu chaque fois avec l'envie chez le spectateur d'une redite des aventures de la jeune montmartroise.
La réunion Jeunet/Tautou avec "le long dimanche de fiançailles" accentua cette attente. Le film se complaisait à vouloir ressaisir l'ambiance d'"Amélie Poulain" mais n'en conservait pas la saveur.
La catastrophe fut atteinte avec "Mic Mac à tire larigot" ratage quasi complet de Jeunet et flop public.
Cette fois JPJ semble avoir voulu se mettre moins la pression avec un film sans star (ou presque) et en "fermant" quelque peu l'accès à son public originel. 

Jeunet nous offre un film pour jeune public sans prétention. Pour son premier film en 3D, le papa d'Amélie nous a concocté une œuvre aux superbes images du Montana. Visuellement, il n'y a absolument rien à redire, la 3 D est parfaitement exploitée et Jeunet peut y aisément poser sa "patte" où il nous renvoie à ses meilleures heures  cinématographiques. Le plaisir du cinéaste est palpable et c'est sans déplaisir que l'on se laisse bercer par cette jolie fable sans prétention. Bien sûr on attend plus d'un cinéaste que l'on apprécie et qui est trop rare mais on ne boudera pas notre plaisir avec ce gentillet film qui, s'il ne restera pas dans les annales, deviendra vite un classique pour les enfants. Et quelques adultes...