Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

« La zone d’intérêt »

IMG_7091

 

Voilà 10 ans qu’il n’avait plus tourné. Mais, à dire vrai, son « Under the skin » nous avait, ici sur ce blog, laissé un goût tellement amer que son absence cinématographique ne nous avait pas particulièrement manquée.

 

Les premiers instants de son nouveau film confirment ce sentiment : un écran qui reste longuement dans le noir pour ensuite nous proposer en plan large, il n’y aura que cela pour ainsi dire tout le long du film, la fin d’un pique-nique. Sans spécialement de paroles. Le film est à peine entamé qu’un sentiment d’ennui commence à faire son apparition.

 

Passée l’horreur de la découverte, quoique connue en amont, du sujet de base, une charmante maison installée juste à côté du camp d’Auschwitz pendant la seconde guerre mondiale, avec ses occupants aux sentiments totalement décalés par rapport aux événements voisins, ce sentiment soporifique va se confirmer pour ne plus jamais partir.

 

Bien sûr que ces cris d’horreur entendus, mais dont les émetteurs ne sont jamais vus, sont insoutenables alors même que l’on voit une famille allemande vivre leur petite vie tranquille.

 

Mais Glazer fait un long métrage là où un court aurait, semble-t-il, suffi. Car c’est quoi « La zone d’intérêt » ? Ce sont des scènes qui se suivent avec cette même envie de montrer le contraste entre les deux univers. Le cinéaste veut chaque fois choquer mais fait trop de scènes dans ce sens : la famille scandalisée parce que les SS cueillent leurs lilas, les enfants qui jouent en toute quiétude alors que les bruits des mitraillettes fusent…

 

Comme, en plus, Glazer semble avoir regardé à outrance le cinéma de Gus Van Sant, période « Elephant » et « Last days », le cinéaste nous gratifie de scènes bien lourdingues où il expose des plans d’une consternante longueur et inutilité. Ainsi Glazer filme des fleurs, un homme qui descend un escalier entrecoupée d’une scène moderne de nettoyage du camp de la mort (!), le père qui descend au sous sol se nettoyer ses parties intimes (what ???)…

 

Le pire est ce sentiment gênant que Glazer laisse planer en pensant, à priori, de lui-même qu’il est génial et que ses idées de mise en scène sont stupéfiantes. (Ouah cet écran tout rouge qui débarque d’un coup ! C’est génial ! Ou pas). Cela a failli marcher puisque ce film pseudo-intello a été sur le point de repartir avec la palme d’or se contenant « que » d’un énigmatique Grand-Prix dont le mérite nous échappe totalement ici.

 

 

 



31/01/2024
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 327 autres membres