Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

"Les petits mouchoirs"

 

Les Petits mouchoirs

 

A la vue de la bande-annonce des "petits mouchoirs", il y a quelques mois, il apparaissait évident que le film allait arriver haut, très haut dans le classement 2010 de votre serviteur. Ce qui était moins prévu, c'est la force de la baffe reçue en allant le voir. "Les petits mouchoirs" meilleur film 2010 ? Bien sûr. Un des meilleurs films jamais vus ? Egalement. Et même plus encore...

 

Il faudrait une culture grammaticale, une connaissance parfaite du dictionnaire Larousse pour pouvoir trouver tous les mots nécessaires pour qualifier ce bijou. Les mots simples viennent tout de suite à l'esprit : Enjoué, drôle, triste, bouleversant, émouvant, joyeux. Cela fait déjà un petit moment que le potentiel énorme de Guillaume Canet jaillit. L'acteur Canet a déjà, depuis longtemps , fait ses preuves. Le réalisateur Canet ne cesse de monter en puissance. "Mon idole" n'était pas un grand film mais un talent évident de mise en scène se manifestait déjà. Le suivant, "ne le dis à personne" était un polar à couper le souffle digne des meilleurs thrillers américains. Ce troisième est, déjà, le film d'une maturité éblouissante. Il n'y a rien à jeter dans les 2h30 d'un film parfait d'un bout à l'autre.

D'abord des personnages parfaitement bien écrits où aucun n'est sacrifié. Un fait rarissime, surtout chez un jeune réalisateur, qui de surcroit, raconte (de manière quelque peu fictive évidemment) une page de sa vie. Ne jamais mettre en avant un personnage aux dépends d'un autre. Ensuite l'humour, un trait que l'on ne connaissait pas chez Canet le réalisateur. Après son très sombre polar, Canet nous démontre un réel potentiel comique au travers de nombreuses scènes très réussies dans ce domaine (notamment durant des scènes maritimes).

L'émotion ensuite, soyez prévenus : "les petits mouchoirs" n'est pas que le titre du film, c'est une suggestion au spectateur de se munir d'un petit bout de tissu, car l'on pleure également beaucoup, au début, au milieu et à la fin. Canet met aussi le spectateur à contribution en lui posant cette question : "Que ferions nous à la place de ses personnages ?". Les personnages peuvent tous nous interpeller dans leurs quêtes d'identité sociale, sexuelle, leur vision de l'amitié, de l'amour... Jamais on n'a envie de condamner les prises de position des protagonistes. Même en désaccord, Canet justifie chaque fois les choix de ses personnages. Sans les défendre, sans les "enfoncer"

 Et puis "les petits mouchoirs" c'est aussi un casting éblouissant, magnifique. Jamais, non jamais, les stars du film n'ont été aussi bonnes qu'ici. Et c'est du lourd Mesdames, Messieurs que nous avons là. François Cluzet, le plus grand acteur français (et le plus grand tout court d'ailleurs, soyons chauvins !) nous livre une prestation une nouvelle fois hors du commun. On a beau connaitre toute la palette de son talent, il nous éblouit encore une fois. Il nous offre notamment certaines des scènes les plus drôles du film (ah sa chasse au furet...) Benoit Magimel, une heureuse surprise. L'acteur a encore trouvé là le un rôle à la hauteur de son immense talent (ce qui n'est pas peu dire). Son personnage d'homo qui ne veut (peut être) plus être refoulé, sa souffrance intérieure qu'il ne peut plus cacher nous émeut. Il faut le voir expliquant à son jeune fils de 6 ans ce qu'est un "PD". C'est un acteur au sommet de son art qui parle à ce jeune enfant. Marion Cotillard a la lourde tâche d'être dirigée par son compagnon. En quête d'amour, en quête d'identité, on est heureux de la voir sortie des films hollywoodiens pour revenir travailler tout en pudeur dans notre hexagone. Elle est tellement plus merveilleuse à regarder quand elle donne la réplique à Gilles Lelouche qu'à Leonardo DiCaprio... Gilles Lelouche, justement. Notre condensé de José Garcia et Robert De Niro est, encore une fois, épatant. Mais quand va t'il passer le palier de star amplement mérité ? Laurent Laffite en amoureux transi (faussement) niais est touchant. Et Jean Dujardin, le sujet central du film, bien que dans un rôle court,  nous rappelle une nouvelle fois son authentique "cool attitude". N'oublions pas les "épouses" : Valérie Bonneton, Pascale Arbillot et Anne Marivin ne sont jamais des faire valoirs et font exister leurs rôles sans aucun mal. Enfin n'oublions pas non plus  le seul "non acteur" du lot : Joel Dupuch, ami de Canet, fait une composition étonnante et nous livre la scène la plus bouleversante du film.

Comment vous stimuler davantage pour vous faire courir vers les salles obscures voir cette perle ? En rajoutant que le cadre du film est la magnifique région du Cap Ferret qui vous donnera, à coup sûr envie d'y passer vos prochaines vacances d'été ? Que vous aurez envie d'appeler tous vos copains pour une virée en mer ? C'est une certitude. Dans le film, lors d'une scène Dupuch demande à Cluzet "Pourquoi me fais tu ce cadeau ?" "Comme ça" lui répond Cluzet. Si je posais la même question à Guillaume Canet à propos de son film, parions que la réponse serait la même...



17/10/2010
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