Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

"Manchester by the sea"

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Il y a des films, comme ça, qui débarquent dans les salles de façon incognito mais qui peu de temps avant leur jour de sortie commencent à se forger une solide réputation. Dans le bon sens du terme. On n'a pas vu venir "Manchester by the sea". Et voilà que quelques jours avant de clôturer l'année cinéma qu'arrive un des meilleurs films de l'année.

 

La surprise est d'autant plus grande que son réalisateur n'avait guère fait parler de lui jusqu'alors. Une filmographie discrète que l'on a envie de (re) découvrir aussitôt la fin de ce film arrivé.

 

Il n'y a rien à jeter dans "Manchester by the sea". Voilà un film qui sait nous prendre par les sentiments sans jamais virer dans le pathos gratuit. Le film est clairement triste mais il ne cherche jamais à tirer la larme du spectateur en y allant de ses violons ou piano et personnages en pleurs.

 

Il y a, pour prouver cela, cette séquence bouleversante sur fond de musique de Albinoni. Difficile de ne pas être pros par les larmes devant la dureté, morale, des images que l'on a sous les yeux. Casey Affleck y est d'une rare sobriété. Il ne peut que craquer face à ce qu'il voit, il va craquer c'est sûr. Mais il intériorise. C'est ce que l'on pense. Moment horrible mais cinématographiquement sublime.

 

Le film est tel quel tout du long. Il permet à ses personnages, ils sont nombreux, d'exister sans être de simples apparitions. Casey Affleck, excellent dans le rôle principal, est le noyau, le lien qui lie tous les protagonistes de l'histoire. Toutes les scènes qu'il a avec ses partenaires sont d'une rare et intenses réussites. Que ce soit les séquences flashbacks avec son frère ou sa femme, ou celles présentes notamment, surtout, avec son neveu excellemment joue par Lucas Hedges.

 

"Manchester by the sea" n'est pas un film choral, pour autant il est constitué de pleins d'histoires juxtaposées qui s'effilochent les unes aux autres en toute logique pour donner à l'arrivée un film d'une parfaite linéarité qui prend à la gorge le spectateur.

 

Certes sombre dans son aspect, Kenneth Lonnergan sait rendre plus léger son sujet en incrustant par moment des notes d'humour qui permet de ne pas donner trop de lourdeur à l'ensemble. Et voilà, que mine de rien, le cinéaste vient de signer tout simplement un des meilleurs films de l'année.



19/12/2016
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