Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

« Oppenheimer »

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On est évidement bien désolé, sur ce blog, de prendre le contre courant des pensées dithyrambiques qui sont légions à l’égard de « Oppenheimer » ces derniers temps.

 

Mais, il faut bien avouer, nous sommes passés à côté de ce film dont nous ne pouvons nier, bien entendu, quelques qualités notables : l’interprétation est brillante et, dans cette galerie de stars qui déambulent devant nos yeux, on ne peut qu’être emballés par les prestations de Florence Pugh, décidément l’actrice indispensable de ces derniers temps, Matt Damon et surtout Robert Downey Jr. L’acteur, enfin débarrassé du costume d’Iron Man, nous rappelle ici à quel point il est un acteur brillant. Il est trop tôt pour une estimation mais sa performance pourrait bien, enfin, lui permettre d’emporter son premier Oscar…

 

Et puis il y a « Oppenheimer » lui même : Cillian Murphy s’est donné corps et âme pour un rôle qui est peut être celui de sa vie. L’acteur, dont on connaissait déjà l’énorme potentiel, est juste sidérant. Pratiquement présent dans toutes les scènes, Murphy parvient à apporter toute l’ambiguïté d’un personnage ô combien complexe…

 

La mise en scène, de son côté, est à l’attendu : Nolan nous livre un film qui, de ce point de vue, est superbe. Sa direction d’acteurs est inspirée, toujours amoureuse de ses interprètes. Quant à la beauté des images, personne ne pourra en contester la saveur et la puissance. A ce titre, on voit pas comment Nolan pourrait perdre aux prochains Oscars…

 

Mais alors où est ce que cela foire à nos yeux ? Il faut bien reconnaître que l’on a cherché un moment une excuse à Nolan pour lui pardonner l’extrême longueur de son film. En vain. Son film est très long. Trop long. Et c’est bien le péché, pas si mignon que ça, de Nolan que de vouloir rallonger inutilement une partie de ses films. Les longueurs, injustifiées, de films comme « Inception », « Interstellar » ou « Tenet » nous avaient déjà, ici, quelque peu gonflés, mais c’est rien à côté de cet « Oppenheimer » dont la longueur de certaines séquences frôle l’insupportable. C’est très bavard avec un trop gros surplus de protagonistes, sachant que des scènes se répètent quelque peu. Il n’est pas exagéré d’écrire qu’une bonne heure de film aurait pu être retirée.

 

La musique de Ludwig Göransson a des intonations certes magnifiques mais pourquoi, diantre, Nolan se sent-il obligé, à l’instar de « Interstellar », de la balancer en mode cacophonie dans des séquences dont il semble vouloir exagérer la teneur ? Ça frôle, une nouvelle fois, la vanité artistique d’un cinéaste qui surclasse quelque peu la qualité de certains passages…

 

Et puis, frustration et comble complets, nous n’avons pas compris ici comment il pouvait être possible que le film ne contienne pas UNE seule image des bombardements de Hiroshima et Nagasaki alors que c’est, tout de même, la thématique principale du film ? Le mystère reste complet même si nous avons conscience que ce choix est totalement assumé. Mais quelle frustration…

 

Croyez bien, chers lecteurs, que nous sommes les premiers désolés, ici, de ne pas avoir aimé ce film. Mais en aucun cas, nous souhaitons vous décourager d’y aller. Au contraire, le film a un nombre trop conséquent d’éloges et est tellement fait pour être vu au cinéma qu’il serait dommage de ne pas vous faire votre propre opinion.

 



19/07/2023
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