Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

Après le très injuste accueil connu par son pourtant beau polar "Blood ties", Guillaume Canet réalisateur revient à la comédie déjantée comme ce fut le cas pour son premier long "Mon idole".

À voir le synopsis, le film pourrait ressembler à une auto parodie. Ça l'est mais pas que. De se mettre en scène dans son propre rôle ainsi que tous ses amis comédiens ou réalisateurs (ou autres) est hautement casse gueule. Et surtout il faut savoir "doser" avec parcimonie pour ne pas se faire passer pour un mégalo.

De ce point de vue là, Canet s'en sort avec les honneurs tout simplement parce qu'il ne s'épargne jamais. Il est le premier sur qui il tire et c'est bien là une des réussites majeures de son œuvre. Le film est drôle et assez décapant même si l'ensemble n'est peut être pas aussi tordant que prévu.

Si certaines trouvailles sont excellentes, comme Marion Cotillard qui s'imprègne de ses futurs rôles à la maison de manière démesuré, d'autres semblent souvent sentir le "private joke", soit donc un délire entre copains où certaines subtilités pourraient échapper à la plupart des spectateurs. Par sûr dans ce sens qu'ils soient nombreux ceux qui vont percevoir le gag des frères Attal par exemple.

Par ailleurs, Canet semble hésiter parfois de faire de son film une grosse farce ou une réflexion authentique sur la crise de la quarantaine. Cette dernière phase est le fil conducteur du film mais ne semble pas être exploitée à fond pour autant.

La dernière partie vire quelque peu dans la grosse farce que les spectateurs apprécieront avec une sensibilité assez différente c'est certain. En ce sens la dernière séquence va paraître très drôle pour les uns et bien balourd pour les autres.

Certainement pas le meilleur film de Canet, "Rock N'Roll" n'en reste pas moins un film intéressant même s'il a peu de chance de devenir le film culte qu'il aurait pu être.