Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

Steven Spielberg, plus de 40 ans de carrière, Chapitre 2

Chapitre 2 : 1986/2008, vers un cinéma plus adulte.

 

 

 

                                                    "La couleur pourpre"

 

 



Évidemment les producteurs d'Universal souhaitent voir Spielberg continuer dans cette catégorie à grand spectacle  qui lui réussit tant. Mais le réalisateur préfère confier la mise en scène de ses blocbusters en devenir à d'autres cinéastes et ne garder que la casquette de producteur. Ainsi Joe Dante se voit confier la mise en scène de "Gremlins", Richard Donner celle des "Goonies" ou encore Robert Zemeckis celle de "Retour vers le futur". Autant de films influencés par le "style" Spielberg et qui ne doivent leur existence que grâce aux succès précédents du maître.


Spielberg le réalisateur songe déjà à cette histoire d'industriel allemand qui aida durant la 2nde guerre mondiale des centaines de juifs à échapper à la mort. Mais Spielberg ne se sent pas encore prêt et préfère réaliser "La couleur pourpre", un film bien loin de ce à quoi il nous avait habitué. Sans action, sans effets spéciaux et même sans John Williams à la musique (c'est Quincy Jones qui s'y colle), le film peut déconcerter son public mais avertit celui ci que le cinéaste tient à faire évoluer son cinéma vers un style plus adulte. Il veut aussi avoir l'estime de ses pairs. Mais ceux ci ne semblent pas encore décidés à le récompenser. Aux Oscars 87, le film est nommé 12 fois mais ne remporte aucune statuette ! 
Spielberg ne se laisse pas décourager pour autant et continue dans cette voie. 

 

 

 

             

 

                            Le futur "Batman", Christian Bale, avec Steven Spielberg 

 

 

 

Son film suivant "Empire du soleil" a souvent été décrit, à tort, comme le "E.T." humain. Pourtant une différence flagrante distingue les deux films. Si le jeune héros d' "E.T." côtoie des enfants de son âge, il n'en est pas de même pour le jeune garçon d' "Empire du soleil" qui est entouré d'adultes. Difficile d'ailleurs de ne pas voir dans le personnage du jeune Christian Bale, Spielberg lui même quittant son cinéma d'enfance pour un cinéma fait pour les adultes. Les mêmes qui l'ont suivi depuis le début et qui ont maintenant grandi. 
Reste que "Empire du soleil" n'emballe guère le public ni même les Oscars qui l'oublient une fois de plus malgré six nouvelles nominations !

 

                                     

 

 

 

               

 

                    Sean Connery et Harrison Ford dans "Indiana Jones et la dernière croisade"

 

 

Il est temps pour Spielberg de retrouver son archéologue de choc pour une 3e aventure.
Lucas et Spielberg se sont montrés déçus par le pourtant excellent "Indiana Jones et le temple maudit" et souhaitent un ton plus léger pour cette nouvelle aventure. Ils veulent qu'Indiana Jones affronte de nouveau les nazis mais surtout veulent lui octroyer un père. On le sait l'existence d'Indiana Jones est en partie dû au succès de James Bond. Pas étonnant dès lors que ce soit son plus prestigieux interprète qui soit sollicité pour l'incarner. Sean Connery est donc contacté pour incarner Henry Jones. Et accepte immédiatement même s'il demande des rectifications sur son personnage qu'il juge trop coincé au départ.


"Indiana Jones et la dernière croisade" semble confirmer la perte de l'âme d'enfant de Spielberg. Si l'épisode est riche en aventures, actions et humour, si le duo Ford/Connery fonctionne à merveille, le film est largement en dessous des précédents. Mais le succès en salles ne se dément pas seulement battu cette année là par "Batman".


Comme il l'avait fait après "L'arche perdue...", Spielberg s'attèle ensuite à un petit film. C'est "Always" le remake d'un film "A Guy named Joe" qui lui permet de retravailler avec son ami Richard Dreyfuss. Le film plutôt sympathique ne casse cependant pas la baraque.

 

 

                        

 

                             Dustin Hoffman et Robin Williams dans le nullissime "Hook"

 

 

Spielberg a t'il envie de se convaincre qu'il a encore son âme d'enfant ? En tout cas il se décide enfin à réaliser un vieux projet qui semble lui aller comme un gant : les aventures de Peter Pan. Pendant longtemps il fut question que Michael Jackson joue le rôle titre. Les premières inquiétudes quant au résultat surviennent quand est annoncé pour le rôle de Peter Pan...Robin Williams !! L'acteur n'a vraiment pas grand chose à voir avec le jeune garçon du monde merveilleux. Le résultat sur grand écran est catastrophique : "Hook" est assurément le plus mauvais film de Spielberg. Et semble démontrer que ce genre de film n'est plus fait pour lui.

 

 

                                

 

                                          Le terrible T-Rex de "Jurassic Park"

 

 

 

Spielberg sent qu'il lui faut s'attaquer à ce projet "La liste de Schindler". Le réalisateur veut faire un film de 3 heures et en noir et blanc ! Universal veut bien financer le film mais demande en contrepartie à Spielberg de réaliser auparavant un gros film, les recettes de "Hook" n'ayant pas rassuré le studio. Pour Universal, personne d'autre que le réalisateur des "dents de la mer" ne peut mieux adapter le roman de Michael Crichton "Jurassic park". Le film se veut une révolution dans le genre puisque, pour la première fois, des dinosaures vont exister grâce aux images de synthèse. Spielberg accepte le compromis et se consacre à ce film qu'il souhaite réaliser de la même manière que "Les dents de la mer", à savoir un monstre que le spectateur tardera à découvrir et des acteurs connus mais pas trop : Sam Neil, Jeff Goldblum et Laura Dern affrontent le T-Rex sous la houlette de Sir Richard Attenborough dont Spielberg apprécie le travail de cinéaste depuis de nombreuses années. Le film sort durant l'été 93 et pulvérise tous les records de recettes. Mais Spielberg a déjà la tête sur sa "Liste de Schindler" dont le tournage a commencé alors que le montage de "Jurassic park" n'était pas terminé ! 

 

 

        

 

                                           Liam neeson, inoubliable Oskar Schindler

 

 

Beaucoup de vedettes souhaitent jouer Oskar Schindler : Mel Gibson et Kevin Costner se montrent très intéressés mais Spielberg, encore une fois, préfère un visage moins connu et choisit dans ce but Liam Neeson. Ben Kingsley et Ralph Fienes complètent le trio. 
"La liste de Schindler" est sans doute le film de la maturité de Spielberg. L'académie des Oscars ne s'y trompe pas en donnant à Spielberg sa première statuette en tant que meilleur réalisateur, accompagnée de six autres dont meilleur film.

 

Et qui mieux que son ami Harrison Ford pouvait lui remettre l'Oscar du meilleur film :

 

 

 

Le film, par ailleurs , fait un joli succès en salles montrant que le public est prêt à le suivre dans un cinéma plus sérieux.

 

 


Après les tournages successifs de "Jurassic park" et "La liste de Schindler", Spielberg est épuisé et se retire des plateaux de cinéma durant plusieurs années.


Il ne revient que durant l'année 96 afin de réaliser la suite de "Jurassic park" : Le monde perdu". Les trucages ont encore évolués et le succès est de nouveau largement très présent lors de sa sortie en salles en 97. 


Un succès qui lui permet de tourner un film plus "difficile" traitant de l'esclavagisme "Amistad". Le film, cependant, en dépit d' une belle affiche incluant Anthony Hopkins, Morgan Freeman et Mathew McConaughey, fait un flop en salles.

 

 

                         

                             

 

                                          Steven Spielberg et Tom Hanks

 

 

 

Le réalisateur ne se repose pas pour autant et enchaine un 3e film d'affilée qui aura, une fois de plus, pour toile de fond la seconde guerre mondiale. "Il faut sauver le soldat Ryan" donne l'occasion à Spielberg de travailler pour la 1ère fois avec son ami Tom Hanks qui va souvent collaborer avec maître Steven que ce soit en tant qu'acteur ou producteur associé. Spielberg filme ici le débarquement de Normandie avec un réalisme glaçant, fait d'une rare perfection. Il signe assurément ici son plus grand film depuis "Schindler" et le public ne s'y trompe pas en faisant un triomphe au film. Les Oscars récompensent de nouveau Spielberg en tant que réalisateur mais, à la surprise générale, le film échoue pour la statuette suprême face à l'insignifiant "Shakespeare in love".


Comme après "Schindler", Spielberg se sent épuisé et se retire de nouveau quelques années des plateaux de tournage.
Il revient en 2000 quand il reprend les droits d' "A.I." un projet de science fiction que Stanley Kubrick devait adapter. Mais le cinéaste meurt à la fin du tournage de son dernier film "Eyes wide shut". "A.I." semble être fait pour Spielberg : un petit garçon robot perdu dans un monde qu'il ne connait pas. Le film rappelle "E.T." et "Empire du soleil" deux de ses plus grands films. Mais, étonnement, Spielberg va complètement rater son film. Si la 1ère partie est plutôt réussie, le film s'embourbe dans des décors futuristes sans âme et surtout plonge le spectateur dans l'ennui le plus complet. La fin ridicule qui voit le jeune héros face à des extra terrestres achève une grosse déception qui fait un bide en salles. 


Spielberg n'en abandonne pas pour autant la science fiction futuriste mais privilégie l'action pure cette fois ainsi que les services d'une grande star, Tom Cruise. Avec "Minority report", le public retrouve le Spielberg tendance "Indiana Jones" avec du suspense, un scénario intelligent et beaucoup d'action. Le film est un triomphe.

 

 

 

 

                    

Spielberg entouré de ses deux vedettes d'"Arrête moi, si tu peux", Leonardo DiCaprio et Tom Hanks

 

Pour son film suivant, Spielberg revient vers une certaine légèreté. "Arrête moi si tu peux" est une comédie policière qui permet au metteur en scène de retrouver son ami Tom Hanks mais également de collaborer avec la star que tout le monde s'arrache : Leonardo DiCaprio. L'air de rien, ce film figure sans doute parmi les meilleurs de son auteur même s'il semble être quelque peu tombé dans l'oubli. C'est aussi la seconde fois, après "La liste de Schindler", que Spielberg relate une histoire vraie. Et il faut croire que le principe lui plait puisque son film suivant s'intéresse encore à une histoire vraie (un étranger bloqué des mois durant dans un aéroport) même si cette fois ci, il s'en inspire et change le nom de ses personnages. Il retrouve encore une fois Tom Hanks qui  nous sort, de nouveau, une belle performance ce qui n'empêche pas le film d'être un relatif échec.

 

 

 

 

                          

 

                          Tom Cruise et Dakota Fanning dans "La guerre des mondes"

 

 

Spielberg retrouve ensuite Tom Cruise pour un film très attendu "La guerre des mondes". Pour la première fois, Spielberg va faire de ses extra terrestres fétiches de méchantes créatures. Ce film post 11 septembre met en lumière le mal être des américains après les attentats du World Trade Center. Beaucoup ont vu dans les extra-terrestres de "La guerre des mondes" une métaphore de l'invasion terroriste. Le film est un gros succès entaché cependant par une fâcherie entre Spielberg et Cruise durant la promo du film. Le réalisateur reproche à la star de "Top gun" de profiter des interviews dédiés au film pour faire la publicité pour son église de scientologie. 
Son film suivant "Munich" s'intéresse au JO de 1972 qui tourna au massacre quand un groupe de terroristes tua des athlètes. Un film grave et international puisque l'on retrouve aussi bien l'américain Eric Bana que l'anglais Daniel Craig et le français Mathieu Kassovitz lequel accepte de refaire l'acteur uniquement parce que Spielberg en est le metteur en scène. Là encore le film fait un bide. Est ce le bon moment pour Spielberg de revenir à une valeur sûre ?

 

Suite et fin :  https://www.indyblaveleblog.com/steven-spielberg-40-ans-et-plus-de-carriere



18/12/2016
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