Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

"Tout l'argent du monde"

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Il y a de quoi halluciner lorsque l'on sait que l'histoire de "Tout l'argent du monde", même si elle est largement romancée, est tirée d'une histoire vraie : celle d'un homme milliardaire qui refusa de lâcher le moindre dollar de rançon en échange de la libération de son petit-fils kidnappé par des mafieux italiens pas commodes du tout.

 

Le toujours très actif Ridley Scott, 80 ans au compteur, en tire un polar efficace et rondement mené. Le cinéaste se donne une durée de film confortable (2h15) pour raconter sa version des faits tout en ne cachant pas son désir de tenir son spectateur en haleine en y imprégnant des scènes purement cinématographiques (entendez "hollywoodiennes") pour rendre son produit fini plus attrayant et lui donner par là même de meilleures chances au box-office.

 

Ce timing confortable, certains le trouveront quelque peu longs. Effectivement les réminiscences post-enlèvement peuvent paraître un chouïa longuettes en donnant l'impression de ralentir l'intrigue. Celle ci tarde, en effet, à arriver mais se montre captivante une fois bien mise en place. Scott nous renvoie vers le meilleur des polars des années 70 (le principal de l'action se situe en 1973) tendance Sydney Lumet ce qui n'est pas une mince comparaison. Lorsque le film trouve enfin son rythme de croisière, il est difficile de décrocher tant il est oppressant et déroutant (mais comment ce grand-père peut-il être à ce point insensible au destin de son petit fils ?).

 

Scott s'est accompagné d'un casting impeccable formé d'un quatuor particulièrement efficace à commencer par la (quasi) seule femme du film, Michele Williams, actrice appliquée et finalement trop rare au cinéma, qui compose avec justesse une mère de famille dans le désespoir marquée par sa fatigue et l'usure causées par une situation qui lui échappe. 

 

Mark Wahlberg nous rappelle à quel point il peut être bon acteur et pas qu'un pion dans des blockbusters parfois lourdingues. L'acteur peut tout de même se targuer du fait qu'il se construit au fil de l'eau une filmo variée et intéressante sous la houlette de quelques cinéastes prestigieux. 

 

On retrouve également "notre" Romain Duris qui se sort très bien du rôle un peu casse gueule d'un bandit italien. Le comédien se montre parfaitement à son aise et prouve une nouvelle fois qu'il est un de nos meilleurs acteurs.

 

On donnera quand même une mention spéciale à Christopher Plummer qui a remplacé au pied levé Kevin Spacey en retournant l'intégralité des scènes déjà tournées par ce dernier. L'acteur apporte tout son professionnalisme au personnage pivot du film avec l'immense talent qui est le sien.

 

À l'arrivée, Ridley Scott nous sert un polar particulièrement bien soigné et maîtrisé. La dernière bonne surprise de cette année 2017.

 



30/12/2017
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