Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

"Here"

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On l'a tant aimé Robert Zemeckis : la première partie de sa filmo est un vrai uppercut qui l'a fait entrer dans la légende. Pensez donc, le cinéaste, dans les années 80 et 90, va quand même signer "A la poursuite du diamant vert", la trilogie "Retour vers le futur", "Qui veut la peau de Roger Rabbit", "Forrest Gump" et "Seul au monde". Sans oublier son succulent premier film "Crazy day" à (re) découvrir d'urgence. 

 

Un vrai parcours (quasi) sans faute au cours duquel seul un foireux "La mort vous va si bien", où il se prenait pour Tim Burton, et un passable sous "Rencontres du 3e type" ("Contact") étaient à déplorer. On prenait même un plaisir coupable devant son "Apparences" qui ne brillait pas par son originalité mais qui nous permettait de nous délecter devant un Harrison Ford nouvellement méchant.

 

Et puis plus rien. Ou presque. L'entame des années 2000 semble avoir eu un effet négatif dans son génie créatif. L'auteur / réalisateur va entamer la décennie du nouveau siècle à travers des expérimentations cinématographiques visuellement irréprochables certes mais ni "Le pôle express", ni "La légende de Beowulf" ou encore "Le drôle de Noël de Mr Scrooge" n'ont marqué le 7e art. 

 

Son retour au cinéma dit "traditionnel" n'aura pas le même punch qu'avant : "Flight" ? Sans intérêt. "The walk" ? Au secours ! "Alliés" ? Bof  "Bienvenue à Marwen" ? Mouais... "Sacrés sorcières" ? Déjà oublié. "Pinocchio" ? Euh...

 

Malgré tous ces couacs, on avait quand même une certaine attente vis à vis de ce "Here". Le concept du film prêtait un certain intérêt : un plan unique d'un endroit à travers les siècles. Et puis il y avait les retrouvailles du duo gagnant Tom Hanks / Robin Wright devant la caméra. 

 

Il y avait donc matière à créer, peut-être, une œuvre forte qui aurait marqué le retour aux sources de Robert Zemeckis. Hélas...

 

Le film montre vite ses limites dans une construction narrative qui n'a de cesse de faire des allers retours dans le temps là où un schéma chronologique eut été plus bienvenu. Dans cette construction, certaines périodes, celles des indiens notamment, est tellement sacrifiée que leurs seules rares présences en frisent le ridicule. 

 

Le reste ne va pas sauver les meubles : il faut bien reconnaitre que les histoires découlées devant nos yeux frôlent l'inintéressant absolu. Des couples qui dansent, qui fêtent des réveillons, un petit mariage célébré dans le salon (?!), des disputes, un tout petit d'humour et une pincée de "m'as tu vu" en montrant les dernières prouesses techniques du moment sur le rajeunissement des personnages. Certes, sur ce dernier point, c'est toujours d'un visuel épatant de plus en plus frappant, rien à redire dessus.

 

Pour le reste... on comprend mal la tristesse globale qui ressort du film. La joie manque trop souvent à l'appel au profit de séquences qui virent au pathos un peu gratuit qui nous cherche la petite larme gratuite et inutile.

 

On est, malheureusement, soulagé quand arrive la fin du film dans son plan à la "Forrest Gump". Seule la musique de Alan Silvestri nous aura transporté quelque peu. C'est bien peu... 

 

On l'a tant aimé Robert Zemeckis...

 



06/11/2024
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