Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

"La guerre est déclarée"

La Guerre est déclarée

 

Derrière ce titre guerrier qui sonne une dramaturgie prévisible se cache un des plus beaux films de l'année. 


Et pourtant il faut bien reconnaitre que lorsqu'on lit le synopsis (des parents face au cancer de leur bébé) et que l'on sait que le tout a été filmé avec un appareil photo (!), on a de quoi appréhender et prendre les jambes à son cou. Oui c'est sur un tel film ne peut être qu'un tire la larme tel qu'on les voit le mercredi soir suivi d' un débat si possible animé par Jean-Luc Delarue.


Seulement c'est sans compter sur une arme de destruction massive utilisée par ses deux auteurs (et acteurs principaux) pour se lancer dans leur guerre : l'humour. 


Car, contre attente, on rit souvent pendant le film. Entendons nous bien, ce n'est pas une comédie mais Valérie Donzelli (par ailleurs réalisatrice du film) et Jérémie Elkaim y ont su mettre cette légèreté d'esprit à un film au sujet si casse gueule. Et ce distinguo suffit pour faire chavirer le film vers des instants beaux, touchants, humoristiques, romantiques. Car c'est ça "La guerre est déclarée" : un beau film d' amour. L'amour de parents pour leur bébé, l'amour de parents l'un pour l'autre.


"La guerre est déclarée" pullule de scènes particulièrement réussies telle que celle où le père apprend par téléphone la maladie de son fils. Suivie de celle où les parents respectifs ont droit à la même nouvelle. Tout en musique (laquelle est très à propos tout au long du film, avec des morceaux toujours bien trouvés), la séquence laisse place aux sentiments pris sur le vif.


Tant pis dès lors si le film perd en émotion sitôt qu'une voix off débarque inutilement racontant des actes que les images à elles seules suffisent en terme de compréhension.


C'est aussi la consécration d'un duo formidable composé donc de Valérie Donzelli et Jérémie Elkaim. On le sait, cette histoire est la leur. Simplement romancée. Ils donnent corps et âmes à leur personnage rendant l'alchimie évidente. Leur film est un hymne à l'amour, un hymne à l'espoir...c'est du moins ce que l'on ressent durant les trois quart du film. Et puis patata, un événement final vient littéralement plomber ce qu'1h45 de film avait mis en place. Le beau duo a oublié qu'il était au cinéma en train de positiver une situation des plus difficiles. Ils ont voulu être trop honnêtes. Ils ont oublié de tricher un peu. C'est pourtant souvent ça le cinéma, c'est détourner un peu la vérité, nous faire rêver nous spectateurs. Ils n'ont pas donné ses ailes à leur Superman de l'amour. Quel dommage ! Le film n'en reste pas moins une fabuleuse réussite qui a frôlé le chef d' œuvre. Il se contentera juste d'être un très grand film.




06/09/2011
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