Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

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« Les trois mousquetaires - d’Artagnan »

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Il n’aura fallu attendre que quelques semaines avant de découvrir le deuxième film ultra ambitieux de Pathé. Après le semi-four d’un « Asterix » que la presse se sera complu à massacrer en bonne et due forme, voilà que débarque une autre adaptation littéraire avec « Les trois mousquetaires ».

 

D’un coût presque similaire au film de Canet (dans les 65 millions d’euros chacun), l’adaptation du classique d’Alexandre Dumas ambitionne évidement  d’obtenir les mêmes entrées françaises qu’aurait dû faire « Asterix » mais qu’il n’a finalement pas atteint.

 

Au delà des entrées, Seydoux souhaite relancer un certain cinéma populaire français quelque peu disparu. Il a voulu, pour cela, la jouer sécurité en prenant deux valeurs sûres littéraires qui ont déjà connu leurs succès cinématographiques par le passé.

 

D’Artagnan et sa dream team peuvent-ils prétendre relever ce lourd défi histoire de laisser une certaine sérénité à Pierre Niney au moment où celui ci s’apprête à enfiler le costume du comte de Monte-Cristo, l’ambitieux projet cuvée 2024 ?

 

Pour gagner le pari, le film n’a d’autres choix que d’être réussi, le public n’est plus dupe. Pari gagné ? Oui. La séquence d’ouverture annonce la couleur : il va y avoir de la bonne baston tout au long d’une histoire qui a déjà fait ses preuves et qui, de ce fait, nous permet d’être tranquille quant au déroulé d’une intrigue que beaucoup connaissent déjà mais que les plus jeunes vont se régaler à découvrir.

 

Car l’œuvre de Dumas n’est pas un classique pour rien. Riche en suspense et twist improbables, « Les trois mousquetaires » est un joyau d’aventures avec un grand A.

 

Martin Bourboulon nous en fait une transposition assez fidèle en y insufflant quelques éléments modernes. Ces derniers éléments sont la force et la faiblesse du film.

 

En terme de force, il y a bien sûr les scènes d’action donc. Le cinéaste se complaît à les mettre en scène bien souvent en plans séquences certes réussies mais parfois un peu trop en mode Paul Greengrass, entendez par là que parfois on ne voit pas grand chose de ce qui se passe.

 

L’interprétation est brillante. Il faut dire que Pathé, pour ce film coûteux, voulait du lourd. Les quatre mousquetaires sont quatre stars. Et tous excellent dans la peau de leurs personnages même si Bourboulon semble avoir jeté son dévolu sur François Civil (magnifique d’Artagnan) et Vincent Cassel (grandiose Athos vieillissant) au détriment de Romain Duris et Pio Marmaï qui semblent ici être relégués au rang de faire valoir.

 

Saluons aussi l’excellente composition de Louis Garel en roi Louis XIII ainsi qu’Eva Green parfaite en Milady sans oublier Vicky Krieps qui ne cesse, ici, de nous enthousiasmer. Ça coince, en revanche, un peu plus du côté de Lyna Khoudri qui compose une Constance Bonacieux bien fade.

 

Si le film est bien rythmé et se laisse regarder sans lassitude, on regrette néanmoins un aspect parfois trop académique du film dont le politiquement correct est poussé un peu trop loin parfois. Était-il nécessaire de faire de Porthos un homosexuel ? Cela rend le film totalement anachronique puisqu’une telle posture, nous sommes au 17e siècle, aurait fait condamner à mort l’intéressé. De même, les postures quelque peu féministes du film fatiguent un peu, comme s’il n’était plus possible de fabriquer un film sans ses petits messages en mode #metoo…

 

Certes, il ne s’agit pas de se formaliser pour des petits détails car, au bout du compte, Bourboulon parvient à nous emballer, malgré tout, suffisamment pour que nous ayons hâte de voir la suite en décembre prochain.



05/04/2023
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