Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

"Spotlight" a tendance à lorgner vers l'un des modèles sacrés du genre, "Les hommes du président", authentique bijou des glorieuses années 70 avec Robert Redford et Dustin Hoffman.

 

Sans amoindrir le scandale du Watergate qui servait de base au film d'Alan J. Pakula, "Spotlight" aborde un sujet autrement plus douloureux, et vrai de surcroît, sur le milieu pédophilie qui touche le monde de l'église. 

 

Le piège dans lequel il ne faut pas tomber avec un tel sujet est le cliché facile prêtre = pédophile. 

 

Tom McCarthy se sort honorablement de ce Mic Mac scénaristique en se consacrant davantage sur ses enquêteurs et leurs poignes de force qu'ils déploient tout au long d'une recherche méticuleuse. 

 

Au fil de l'eau, ce n'est pas la gloire qu'ils recherchent mais bel et bien une vérité enterrée qu'ils cherchent à tout prix à remettre à la lumière du jour.

 

Cela donne lieu à des scènes parfois fortes, notamment les témoignages des victimes, sans pour autant échapper parfois à certaines longueurs. De même faut il rester très attentif si on ne veut pas perdre le fil de certaines des intrigues proposées.

 

Le casting est quatre étoiles et à hauteur de notre attente. Michael Keaton confirme son come back entamé l'année dernière avec "Birdman" tandis que Mark Ruffalo nous rappelle encore une fois à quel point on l'aime loin des Avengers. L'atout classe et charme est assuré par Rachel McAdams qui lentement mais sûrement va bien finir par se faire un nom. De là à dire qu'elle mérite sa nomination à l'Oscar serait exagéré mais nul doute que l'actrice a du talent à revendre.

 

"Spotlight" n'est sans doute pas le plus grand film du genre mais il se laisse regarder avec grand intérêt.