Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

Premier film de la réalisatrice Elsa Diringer, "Luna" est souvent qualifié de part et d'autre comme une "comédie dramatique". À y bien réfléchir, "Luna" a plus des allures de film romantique que dramatique, à moins que la fin que l'on spoilera pas ici ne change la donne. 

Qu'importe la fin, si effectivement le film s'entame par un fait sombre, le viol forcément  humiliant d'un jeune garçon par une bande de jeunes sous l'emprise de l'alcool, la suite va s'approprier les codes du film d'amour. Avec quand même une enclume au dessus de la tête qui ne garantit jamais que tout cela va bien se terminer.

Reste que Elsa Diringer nous narre une belle histoire touchante et émouvante sans jamais sombrer dans la facilité qui est souvent le propre de ce genre de film.

Il faut dire que la cinéaste s'est trouvé deux perles pour être devant sa caméra en les personnes de Laëtitia Clément et Rod Paradot. Les deux jeunes acteurs apportent leurs dynamismes et leurs enthousiasmes à leurs personnages. Ils sont tous les deux bluffants de naturel. La jeune actrice, la "Luna" du titre juxtapose avec perfection la première Luna de la Luna nouvelle comme elle l'explique à un moment clé de l'intrigue. Et effectivement elle rend attachante une jeune fille qui pouvait avoir tendance à énerver au début. Face à elle Rod Paradot incarne un garçon d'une rare gentillesse, presque un oiseau blessé que l'on voudrait secourir. Il est tellement  touchant dans ses déclarations d'amour vers sa dulcinée qu'il nous en tire une petite larme.

Le reste du casting est impeccable aussi avec une mention spéciale tout de même à Julien Bodet ordure, qui ne  semble même  pas se rendre compte qu'il en est une, et que l'on se plaît à ne pas pouvoir piffer d'entrée de jeu ou presque. 

C'est à l'arrivée un très très joli premier film que nous propose Elsa Diringer jusque sa belle dernière scène finale. Une vraie découverte parsemée d'une ribambelle d'artistes à suivre de près.