Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

"Pirates des Caraïbes : La vengeance de Salazar"

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Arrivé à un certain chiffre, une saga a pour mission difficile de devoir parvenir à se renouveler. C'est d'ailleurs pour cela que pendant longtemps les suites n'allaient guère au delà du troisième épisode. Autre temps, autres mœurs, cette époque est révolue et une saga se doit désormais de nous être servi jusque saturation du public. Les blockbusters américains actuels ressemblent à de la mauvaise bouffe : cela n'a aucune saveur mais on en redemande quand même sans se rendre compte des effets néfastes que cela engendre.

 

"Pirates des Caraïbes" cinquième du nom est l'archétype même de ce type de produit que le spectateur va voir parce que de toutes façons il n'y a rien d'autre à aller voir tout comme quelqu'un qui se chercherait à manger dans le frigo et qui finirait par se faire un reste de pizza froide. 

 

C'est exactement cela "Pirates des Caraïbes 5" : un reste de pizza froide cinématographique. Le vice est grand surtout. À vouloir en mettre plein les mirettes, Disney se dit que les failles ô combien nombreuses d'un scénario inerte passeront inaperçues. Et il est certain que face à un jeune public qui n'a connu, le pauvre, que ce type de films depuis une quinzaine d'années, l'arnaque pourtant évidente qui se dresse devant nos yeux va passer comme une lettre à la poste.

 

Car il faut être honnête, il n'y a pratiquement rien à sauver dans ce triste épisode sans âme. Ce fantastique studio qu'était jadis Disney ne se prend désormais plus la tête et propose de refaire à l'identique ce qui a déjà été fait en affichant fièrement sa banderole virtuelle du "toujours plus loin toujours plus haut". Et voilà que "Pirates des Caraïbes" nous est présenté un peu comme nous serait montré une même voiture au salon de l'auto d'une année sur l'autre mais avec quelques rajouts censés la rendre plus performante.

 

Le grand kiff des studios actuellement est de montrer les prouesses techniques proposées par la compagnie Lola VFX consistant à rajeunir numériquement les acteurs. Assurément c'est bluffant et effrayant quelque part. Qui sait si Disney n'a pas en tête de rajeunir d'un bout à l'autre Harrison Ford dans le cinquième Indy ? C'est un autre débat.

 

Trucages sensass oui mais qui n'échappent évidemment pas à la surenchère et qui finissent par lasser.

 

Et les acteurs dans tout cela ? Les habitués semblent accepter ce nouveau cinema et cabotinent sans surprendre. Johnny Depp qui avait enthousiasmé tout le monde dans le premier épisode ne surprend plus et lasse à force de proposer les mêmes mimiques. Surtout qu'ici les gags tombent pour la plupart à plat ce qui est embêtant pour pour un film qui se veut pour moitié comique. Javier Bardem est un méchant intéressant, l'acteur jubilant toujours de changer sa tronche pour effrayer la galerie mais du coup il n'étonne pas lui non plus. Et ce n'est pas la jeune génération qui risque de redorer le blason du tout. En dégageant un cruel manque de charisme, les pauvres Brenton Twaites et Kaya Scodelario semblent mal partis pour être les stars de demain. A moins de déambuler dans ce genre de superproductions où il n'est pas particulièrement demandé un talent requis. 

 

On pourrait terminer cet article en suggérant de fuir ce médiocre film. Mais l'ennui c'est que un spectateur avide de vouloir se divertir n'a que cela à se mettre sous les yeux. Et c'est bien là ce qui fait le plus peur finalement.



25/05/2017
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