Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

"Au delà"

 

 

Au-delà

 

Depuis 40 ans qu'il réalise des films, Clint Eastwood s'est essayé à bien des genres : Western, guerre, drame, policier, romantique...Mais jamais le fantastique. L'acteur Eastwood ne s'y était, lui non plus jamais essayé. Alors quand l'octogénaire s'est lancé dans un genre dont il n'est pas coutumier avec images de synthèse en plus, la presse ciné s'est retrouvée un peu perplexe. Et donné l'impression d'attendre ce film avec cette envie de le détruire. Eastwood dans le fantastique ? Non quelque chose ne collait pas. Et pourtant...On en conviendra, la première séquence du film évoque plus un Roland Emmerich qu'un Eastwood : l'inondation, toute en synthèse, causée par le Tsunami n'a rien d'"Eastwoodien" ! Mais passée cette spectaculaire scène d'ouverture, on retrouve bien ici la patte du grand Clint, sa maestra dans la mise en scène avec ses jeux d'ombre, sa musique (écrite par maître Eastwood himself), sa lenteur savoureuse...On retrouve aussi tout le talent du réalisateur de "Impitoyable" dans sa direction d'acteurs. Sean Penn, Morgan Freeman, Gene Hackman ou Hilary Swank, tous oscarisés grâce à Eastwood, ne vous diront pas le contraire : Clint sait faire sortir le meilleur d'eux même. On savait que Matt Damon s'améliorait au fil de ses films. Pour sa deuxième collaboration consécutive avec "Master Clint", il ajoute un personnage d'une sobriété magnifique, jamais dans l'excès. On pourrait espérer que Damon soit à Eastwood ce que diCaprio est à Scorsese (même si Damon ne sera pas du casting du prochain Eastwood où l'on retrouvera...Leonardo diCaprio !). Cocorico avec la présence de la plus française des actrices belges, Cécile de France bien loin d'être un pion francophone dans un film américain, elle construit un rôle riche en émotion. Clint Eastwood est un réalisateur américain hors norme. Un gars qui vous tourne un film entièrement en japonais ("lettres d'Iwo Jima") et qui, ici, tourne une majeure partie de son film en français. Qu'on se le dise, à 80 ans Clint n'est plus obsédé par le box office. D'ailleurs l'Europe, entre autre (et la France en particulier) sait faire triompher ses films "moins américains" (voir "Invictus" l'an dernier). Clint est aussi un conteur hors norme, rendant captivantes ses trois histoires jumelées qui vont finir par se croiser au détour d'une fin que certains ont trop  jugés, à tort trop mielleuse. Tant pis pour ceux qui sont passés à côté de ce très beau film sans temps mort, brillamment construit jusqu'à la dernière scène. Tout sauf un Eastwood mineur.



28/01/2011
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