« Blackkklansman - J’ai infiltré le Ku Klux Klan »
On l’avait quelque peu perdu ces derniers temps. Moins inspiré sur ces derniers films, l’un des rois de la provoc’ fait son grand retour avec un film coup de poing.
Un poing qui a déjà assommé le jury de Cannes lequel lui a décerné le grand prix soit donc la médaille d’argent. Si les récompenses décernées à la Mecque du cinéma, ou ailleurs, n’est pas en toutes circonstances un label assuré de haute qualité cinématographique, il est difficile cependant à ne pas prendre en considération.
Spike Lee, puisque c’est de lui dont on parle, s’est donc trouvé une nouvelle source d’inspiration suite à l’élection de Trump dont l’arrivée juste après Barack Obama semble sonner comme un retour en arrière, une dévolution de cette Amérique qu’il condamne mais qu’il aime assurément profondément.
Tous les efforts de combattre au quotidien le racisme qui pullule dans son pays semblent avoir été stoppés net depuis l’arrivée au pouvoir du businessman. Lee n’hésite pas à l’épingler dans son film lors de l’épilogue qui fait suite cependant à une histoire incroyable.
Ou comment un flic noir a réussi à infiltrer le Ku klux klan. S’infiltrant par téléphone en engageant des conversations qui atteignent des sommets d’humour noir (sans mauvais jeu de mots) puis envoyant un collègue blanc pour les rendez-vous physiques, Ron Stallworth aura marqué l’histoire de son poste de police du Colorado.
Car même romancé, et assumé en tant que tel, le nouveau pamphlet de Lee est basé sur une p... d’histoire vraie comme le rappelle l’ouverture du film. Lee nous livre un film au moins digne de « Infernal affairs » et « Donnie Brasco » pour ne citer que ces deux là. Remarquable en tout point, le cinéaste ménage le spectateur en incorpore de l’humour au milieu d’un dispositif tenace quant à sa dramaturgie et la gravité de son propos. Jamais dans le surplus et trouvant le parfait équilibre dans ses scènes, Lee signe assurément ici l’un de ses meilleurs films. Surtout quand il nous donne des baffes en nous insufflant une prise de conscience sur la condition des noirs aux Etats-Unis depuis l’abolition de l’esclavage jusque maintenant. Lee enchaine les séquences marquantes et choc sans prendre de gants mais avec le recul qui est le sien et sa maturité acquise au fil des ans.
Il est bien aidé par la brillance de ses interprètes à commencer par son duo vedette composé des excellents John-David Washington (fils de Denzel) et Adam Driver dont la place est définitivement dans ce genre de film et non dans les nouvelles daubes made in Disney qui se passent dans une galaxie lointaine...
Le tandem de choc est merveilleusement secondé par Topher Grace, l’étonnant Jasper Pääkkönen et la sublime Laura Harrier tous parfaits dans la peau de leur personnage.
Un film à découvrir sans hésiter.
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