Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

Ces films qui n’auraient jamais dû avoir de suites

 

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Il ne se passe guère une semaine sans que l'on voit sortir une suite désormais.

 

Des sagas, il en existe de quoi écrire plusieurs livres dessus. Pour la plupart, on a droit à un premier épisode, souvent considéré comme le meilleur, et des films qui suivent à la qualité déclinante au fil des épisodes.

 

Et puis il y a certaines sagas où la médiocrité est de mise dès le deuxième épisode. Ce sont ces séries de films qui nous intéressent ici. Les films ci-dessous auraient pu survivre à toutes leurs suites, parfois immondes, qui en ont découlé : 

 

LES SEPT MERCENAIRES (John Sturges, 1960)

 

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Le premier : 

 

Brillant remake des « sept samouraïs », « Les 7 mercenaires » est peut-être le western le plus célèbre au monde avec ceux de Sergio Leone. Il faut dire que tout est resté dans la mémoire collective : son casting quatre étoiles (Yul Brynner, Steve McQueen, Charles Bronson, James Coburn, Robert Vaughn sans oublier le « méchant » Eli Wallach), ses séquences d’action fort réussies, ses dialogues percutants sans oublier la musique immédiatement reconnaissable de Elmer Bernstein, « Les 7 mercenaires » est entré au Panthéon des classiques depuis bien longtemps.

 

Les suites : 

 

Alors que le principe des suites est ultra rare à l’époque, Brynner est partant pour reprendre son rôle de Chris. Reste que les « survivants » du premier épisode, Steve McQueen et Horst Buchholz, ne souhaitent pas être de la partie, le tournage du premier n’ayant pas été un bon souvenir pour eux. Brynner reprend donc la route seul au milieu d’une bande d’inconnus, ou presque, qui n’accédera pas au vedettariat cette fois. Ce « Retour des sept mercenaires » ressemble plus à un remake qu'à’une suite. Les recettes satisferont néanmoins les producteurs qui donneront deux autres suites sans Brynner cette fois mais avec George Kennedy pour « Les colts des sept mercenaires » puis avec Lee Van Cleef pour « La chevauchée des sept mercenaires ». Deux autres films aux scénarios semblables et sans intérêt qui n’apportent rien de neuf au premier.

 

KING KONG (version 1976)

 

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Le premier :

 

Sans égaler la prestigieuse version de 1933, le film de John Guillermin, qui veut présenter le célèbre singe à un jeune public, n’est pas dénué de qualité : Mise en scène solide, des effets spéciaux époustouflants pour l’époque, une sublime musique de John Barry sans oublier un duo de tête de choc et de charme personnalisé par les brillants Jeff Bridges et surtout la merveilleuse Jessica Lange qui aura été la « King Kong girl » la plus craquante, toutes versions confondues.

 

La suite :

 

Auteur de succès en chaîne dans les années 70, outre « King Kong », on lui doit « La tour infernale » et « Mort sur le Nil », John Guillermin se retrouve en panne totale de succès dans les années 80. Aussi décide t-il de s’atteler à la suite de son « King Kong » dix ans plus tard. Mal lui en prend : il réalise un film totalement raté aux trucages usés (le film paraît plus vieux que l’original), mal joué de surcroit : Lange et Bridges ayant déclarés forfait, ils sont remplacés par Linda Hamilton, qui a signé ce navet avant le succès de « Terminator » sorti l’année d’avant et Brian « qui ça ? » Kerwin qui passent leur temps à se demander ce qu’ils font là. Quant au spectateur, il doit aller jusqu’à subir une improbable idylle entre King et une Lady Kong totalement ridicule qui a contribué cependant à faire de ce film le bonheur non coupable de ceux en quête de navet culte. A ce titre, le film remplit pleinement sa fonction.

 

"A LA POURSUITE DU DIAMANT VERT" (Robert Zemeckis, 1984)

 

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Le premier :

 

Surfant sur le succès de « Indiana Jones », « A la poursuite du diamant vert » est un film d’aventures sans temps mort et au scénario ingénieux. Entre action et humour, le film permet à Michael Douglas d’obtenir son premier gros succès en salles tout comme le réalisateur Robert Zemeckis.

 

La suite :

 

« Le diamant du Nil » n’est pas la pire suite du monde mais il faut bien reconnaître qu’elle n’apporte rien de plus. Zemeckis ayant préféré jeter l’éponge pour se consacrer à un film racontant les voyages dans le temps d’un jeune étudiant à bord du DeLorean, c’est Lewis Teague qui le remplace. Force est de reconnaître que Teague est un bon artisan sans grand génie. Résultat : un film pas franchement drôle, pas franchement captivant et que le couple Michael Douglas / Kathleen Turner sauve in extremis de l’ennui le plus complet. Les recettes décevantes empêchèrent la mise en chantier d’un troisième épisode.

 

"SOS FANTÔMES" (Ivan Reitman, 1984)

 

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Le premier :

 

Un régal ! Archétype même de l’âge d’or 80’s des films fantastiques et d’aventures au même titre qu’un « Goonies », "Gremlins" et un « Retour vers le futur ». A l’humour et l’action non stop, s’ajoutent un casting qui fait mouche avec mention spéciale à Dan Aykroyd, Sigourney Weaver, Rick Moranis et surtout Bill Murray.

 

Les suites :

 

Tourné 5 ans plus tard, « SOS Fantômes 2 » est une grosse déception. Les gags sont ratés, l’intrigue nettement moins inspirée tout comme le jeu des acteurs à commencer par Bill Murray qui ne semble plus s’amuser. Face au « Batman » de Burton et au 3e « Indiana Jones », cette deuxième chasse aux fantômes fera pâle figure au box office. A l’issue du tournage, Bill Murray fait savoir qu’il ne souhaite pas tourner de troisième épisode.

Une immonde suite, à moins que cela ne soit un remake, voit le jour  en 2016 qui atteint un degré de nullité rarement aussi élevé. Reste à savoir ce que donnera le 4e épisode en 2021...

 

"HIGHLANDER" (Russell Mulcahy, 1986)


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Le premier : 

 

Dans les années 80, l’immortalité n’est pas un sujet des plus usés sur grand écran. Mis en scène par un réalisateur de clips, Russell Mulcahy, « Highlander » premier du nom permet de suivre les aventures, à travers les siècles, de Connor McLoyd joué par la star qui ne cesse de monter alors, Christophe Lambert. Le film, pas avare en action loin s’en faut, est fun, drôle, enlevé et particulièrement original. Cerise sur le gâteau : le film bénéficie de la présence de Sean Connery parfait en sage mentor.

 

Les suites :

 

En 1991, Christophe Lambert a (déjà) sa carrière qui commence à décliner lorsqu’il accepte de reprendre son rôle dans un deuxième tome qui a pour but de redorer son blason. Russell Mulcahy est de nouveau derrière la caméra tandis que Sean Connery revient également de manière inexplicable puisque son personnage est mort décapité dans le premier tome.

Cette histoire futuriste sans queue ni tête n’a strictement aucun intérêt et fait sombrer le spectateur dans l’ennui le plus complet. Le scénario est d’une rare débilité profonde qui voit enchaîner un grand n’importe quoi autour de scènes totalement insignifiantes.

Le troisième opus, que Connery refuse, marque une volonté de renouer avec l’univers du 1er opus mais s’affirme plutôt être un mauvais remake qu’une suite.

Pas découragé, Lambert remet le couvert dans un quatrième opus qui marque sa rencontre face à Adrian Paul, héros de la série inspirée des films et dans lequel il fait ses adieux à son personnage le plus emblématique en le faisant mourir. Un ultime navet, « Highlander, le gardien de l’humanité » verra le jour pour un « Direct to video »...

 

"BASIC INSTINCT" (Paul Verhoeven, 1992)

 

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Le premier :

 

Paul Verhoeven met en scène un thriller haut de gamme alliant suspense de premier ordre à un érotisme ultra chaud jamais vu alors dans un film de ce genre qui a pour prétention tout de même de rameuter un max de public. Il obtient de ses deux acteurs principaux, la star Michael Douglas et la presque inconnue Sharon Stone, un investissement total. Le film est présenté à Cannes et devient l’événement de cette année 1992.

 

La suite :

 

Tournée pour la quasi unique raison de redorer le blason d’une star en panne totale de succès depuis des années, Sharon Stone, cette suite est d’une fadeur déconcertante. Paul Verhoeven, qui a refusé le film (comme il refusera toutes les suites de ses propres succès, voir ci-dessous) est remplacé par l’insignifiant Michael Caton-Jones, un « faiseur » d’Hollywood sans âme ni originalité. Michael Douglas, ayant lui aussi déclaré forfait, est quant à lui remplacé par David Morissey qui joue le rôle de... Michael Glass (ah ah ah...) et dont le charisme ne dépasse pas celui d’une porte de frigo. Que dire sinon que l’on se désole du pathétisme de Sharon Stone qui en fait des tonnes en mode chaudasse à une époque déjà révolue pour ce type de film. Le film est nul du début à la fin. Et dire qu’un troisième opus fut envisagé, réalisé par Sharon elle même. Le pire a été évité ? Le pire avait déjà eu lieu...

 

"LES VISITEURS" (Jean-Marie Poiré, 1993)

 

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Le premier :

 

Un scénario intelligent où s’entremêlent humour et scénario béton. 13 millions de spectateurs se laisseront conquérir

 

Les suites :

 

Plus dure sera la chute. Valérie Lemercier détestant le scénario refuse de tourner cette suite. Ce sera source d’une fâcherie à vie avec Christian Clavier. Elle est lamentablement remplacée par Muriel Robin qui cherche désespérément à imiter l’ancienne interprète. De plus le scénario patauge et se cherche dans l’humour.

Reste que ce deuxième opus fait figure de chef d’œuvre face aux deux films suivants : s’ensuivront un piètre remake américain du premier épisode, avec toujours Clavier et Reno en premiers rôles, puis un quatrième film catastrophique sorti en 2017 qui s’avéra être un four au box office. Nos deux héros risquent fort d’être coincés le reste de leurs jours à partir de la seconde guerre mondiale, époque où ils se retrouvent à la fin de l'épisode.

 

 

"SPEED" (Jan de Bont, 1995)

 

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Le premier :

 

Un des meilleurs films d’action des années 90 tout simplement. Tel un « Die hard », « Speed » jongle entre le polar d’action et le film catastrophe.  Keanu Reeves confirme son statut d’action-man qu’on lui soupçonnait dans « Point Break » et Sandra Bullock y gagne ses galons de star.

 

La suite :

 

A la lecture de la suite proposée, Keanu Reeves refuse illico. Jason Patric est chargé de le remplacer (dans un rôle différent précisons le) mais semble bien fade par rapport à son prédécesseur. Surtout l’histoire est d’une bêtise hallucinante sans queue ni tête où le terroriste est cette fois joué par un Willem Dafoe qui semble se demander ce qu’il fait là. Mais la palme du ridicule revient à Sandra Bullock : l’actrice, en totale roue libre, ne s’arrête pas d’en faire des tonnes tant et si bien que cette suite a davantage des allures de parodie du premier et non de suite. Les spectateurs, pas dupes, ne se déplaceront pas en masse à la sortie...

 

 

 

Parmi les suites dont on se serait bien contenté d’un seul épisode, citons « RAMBO » dont le premier opus est un formidable film d’aventures. Les suites entraîneront Stallone dans des aventures loufoques et surréalistes qui ridiculiseront le personnage. Mais les entrées seront là.


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Comme dit plus haut, Paul Verhoeven n’a jamais signé de suites à ses films. Reste qu’il en existe de « ROBOCOP » et de « STARSHIP  TROOPERS » que l’on peut aisément oublier...

 

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Idem pour « TAKEN » qui nous pond deux suites aux scénarios identiques.

 

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Contentons nous du solide premier.

« LES RIPOUX » premier du nom qui était drôle et original. Les suites ? Un deuxième épisode soporifique et un troisième qui se morfond dans l’ennui total.

 

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Idem « LE FLIC DE BEVERLY-HILLS », après un excellent premier épisode de base, les suites, pourtant signées par Tony Scott et John Landis, s’avéreront poussives et pas drôles, surtout le troisième.

 

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« MATRIX » a révolutionné le cinéma d’action. Les suites n’ont rien apporté de plus au point de sérieusement patauger à l’issue d’un troisième épisode difficilement regardable...

 

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Que dire de « PREDATOR », un régal du film de science-fiction des années 80 qui n’a eu que des navets comme suites ?

 

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En vrac, citons aussi les suites assez abominables de "GREMLINS", « SCARY MOVIE », « LE PROJET BLAIR WITCH », « TROIS HOMMES ET UN COUFFIN ou encore « TAXI », encore que, dans ce dernier cas, même le premier épisode peut être oublié...

 

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15/08/2020
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