Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

Qu’un film australien comme celui-ci soit exploité dans nos salles n’allait sans doute pas de soi. Mais ses qualités évidentes ont manifestement convaincu les distributeurs de tenter l’aventure du grand écran. Son excellente réception au Festival de Cannes a sans aucun doute scellé son sort.

Un énième film de requins ? Oui… mais non. En cette année marquant le cinquantième anniversaire des Dents de la mer, le genre se réinvente avec un thriller horrifique aussi malin qu’efficace, qui revisite les codes du « shark movie ». Les squales sont bel et bien là pour dévorer tout ce qui bouge, mais l’antagoniste principal, contrairement à l’habitude, n’est pas un prédateur marin, mais un psychopathe humain, dont le plaisir ultime est de filmer de jeunes femmes en train de se faire déchiqueter.

Le scénario est redoutablement bien construit. Cette série B en apparence s’impose comme une œuvre de genre haut de gamme, qui remplit,et même dépasse, son cahier des charges. L’intelligence des situations, l’absence totale de temps morts, les scènes horrifiques d’une redoutable efficacité, un suspense haletant et plusieurs trouvailles de mise en scène rendent le film captivant de bout en bout.

La réalisation de Sean Byrne, encore peu connu chez nous, est diablement maîtrisée. On lui pardonne volontiers une ou deux facilités, tant le film tient en haleine — d’autant que le dénouement n’est pas aussi prévisible qu’on pourrait le croire.

Mais tout cela ne fonctionnerait pas aussi bien sans un duo d’acteurs remarquables. En tueur machiavélique, Jai Courtney est impressionnant de bout en bout. Complètement lâché, mais jamais dans l’excès, il signe une composition explosive. Face à lui, Hassie Harrison incarne une héroïne à la puissance redoutable, parfaite incarnation du girl power. En véritable survivor, elle se donne corps et âme à chaque instant.

Un film de requins ultra-efficace, tendu et maîtrisé, à ne manquer sous aucun prétexte.