« Eddington »
Curieuse bande-annonce, qui semble nous induire en erreur quant au contenu réel du film : l’affrontement suggéré entre un maire sortant (Pedro Pascal) et son principal adversaire (Joaquin Phoenix) n’est finalement qu’un point de départ. D’ailleurs, Pedro Pascal n’apparaît guère plus de trente minutes, voire moins, dans un film qui dure pourtant 2h30.
Ari Aster place son intérêt ailleurs : il s’attarde sur cette Amérique confinée à cause du Covid, sur la montée du fascisme (nous sommes en 2020, encore sous l’ère Trump), en prenant pour décor une petite ville typique.
Eddington devient ainsi une ville-panel, représentative d’un pays en apparence — mais pas seulement — à bout de souffle. Ari Aster n’a pas la prétention d’apporter des réponses (il suffit de voir la fin), mais il ne cherche pas non plus à nous tirer des larmes. Son film n’est pas dénué d’humour, ni d’autodérision.
Et pourtant, il est loin d’être parfait. La première partie semble interminable, comme en témoigne la scène avec Austin Butler, aussi ennuyeuse qu’inutile, qui interroge sur la pertinence d’avoir étiré le film sur 2h30, avec, à l’évidence, une heure de trop.
Le récit décolle très légèrement par la suite, sans jamais atteindre de véritables sommets. Après une surprise à mi-parcours, on croit que le film va retrouver une dynamique. Et c’est effectivement le cas, brièvement, quand le cinéaste revient à ses premières amours avec quelques séquences horrifiques.
Mais le dernier quart d’heure, à la fois incohérent et grotesque, achève de plomber l’ensemble, renforçant cette impression d’avoir assisté à un long moment dominé par l’ennui.
C’est d’autant plus dommage que Joaquin Phoenix, comme toujours, est impeccable mais il ne peut à lui seul sauver le film de son naufrage final.
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