Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

« En corps »

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Cher Monsieur Klapisch,

 

Comme tout bon français qui se respecte, mon plus grand plaisir est de râler. Et sur ce blog, mon bonheur le plus jouissif est d’écrire une critique assassine vis à vis d’un film. De ce fait, je ne vous félicite pas. Voilà 30 ans (eh oui votre premier long date de 1992) que je cherche à dire du mal de vos œuvres et que je n’y parviens pas.

 

Mais je ne suis pas homme à désespérer. Je me suis dit que ce 14e film allait être le bon. Celui que j’allais pouvoir malmener au détour d’une critique bien acerbe…

 

Mais, d’entrée de jeu, ça commence mal. Le pré-générique est une mise en bouche somptueuse avec un spectacle qui vient nous rappeler à quel point vous aimez la danse et que c’était comme une évidence qu’un jour vous alliez consacrer un film à cet art.

 

Histoire d’enfoncer le clou, comme si vous vouliez me contredire, vous faites votre cameo habituel dès le début du film pour bien rappeler que nous sommes en train de regarder un de vos films et qu’on est parti pour passer un très bon moment.

 

Même votre générique… au lieu d’en faire un sans âme, vous trouvez le moyen d’en faire un à l’esthétisme enivrant accompagné de la musique de Hofesh Schechter et Thomas Bangalter. Et voilà, ça fait pas dix minutes que votre film est commencé qu’une évidence s’impose déjà : ce film va être bon et pas qu’un peu.

 

Et hélas, pour le aigri que je suis, ces soupçons sont fondés tout du long. Rien n’y fait : je ris de bon cœur face aux situations cocasses dans lesquels vos personnages se retrouvent. Je m’émeut devant les scènes plus sombres qu’abordent vos comédiens avec une aisance dont je sais pertinemment que vous en êtes le responsable.

 

Les acteurs parlons en. Vous l’homme qui nous a révélé Romain Duris, Vincent Elbaz… et qui a offert son dernier grand rôle à Belmondo, c’est plus fort que vous : il faut que vous fassiez sortir le meilleur de ceux qui déambulent devant votre caméra. Il y a les désormais habitués que sont François Civil (décidément aussi hilarant ici  qu’il peut être sombre dans d’autres rôles)  et Pio Marmaï qui donnent la réplique aux talentueux Denis Podalydes et Muriel Robin sans oublier Souhaila Yacoub, Hofesh Schechter, Mehdi Beki.

 

Et puis il y a Marion Barbeau. Comme jadis Romain Duris, vous êtes allé dénicher la perle rare, celle sans qui le film n’aurait pas été le même. Elle illumine le film à chacune de ses apparitions. Comme vous avez compris qu’elle est le maillon fort de votre film, elle est présente d’un bout à l’autre. Elle crève l’écran comme on dit et on voit guère comment le meilleur ne s’offrirait pas à elle.

 

Voilà, j’ai eu beau chercher, je n’ai rien trouvé à redire sur votre nouveau film. Si au moins vous étiez une personne antipathique, ça compenserait. Même pas. Vous êtes une belle personne dans la vie qui n’a pas hésité à dire oui pour une interview ici même sur ce blog…

 

Me voilà donc réduit à dire à tout le monde de courir voir cette nouvelle réussite. Parce que c’est un film qui fait un bien fou en ces temps ultra moroses, voire morbides. Parce que des dialogues comme « c’est parce que j’étais tout en bas que je suis montée si haut » sont succulents à entendre. « En corps » n’est pas un film, c’est un hymne à l’espoir. Un nouveau coup de maître. Chapeau bas.



30/03/2022
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