Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

Kevin Costner et le western, une longue histoire d’amour. C’en est un qui l’a révélé (« Silverado »), un autre qui l’a fait entrer au Panthéon (« Danse avec les loups »), il y a aussi celui qui a amorcé sa chute (« Wyatt Earp ») et celui qui marqué un de ses nombreux come-back (« Open range »). Ajoutons deux séries western (l’excellente et assez méconnue chez nous « Hatfields et McCoy » et bien sûr « Yellowstone »), vous aurez compris que l’acteur / réalisateur est très attaché au genre.

« Horizon » est son quatrième film en tant que cinéaste. Son troisième western. Sachant que « The postman », bide colossal des années 90, est vu par beaucoup comme un western futuriste apocalyptique…

Et l’ami Kevin, qui n’est jamais aussi bon que dans ce genre, n’a pas fait dans la dentelle en se lançant rien moins que dans le lancement de quatre films de trois heures sur la conquête de l’Ouest. On ne sait pas encore si le bide du premier film va remettre en cause ce projet ambitieux, dans lequel Costner a investi son propre argent, mais en tout cas le premier volet nous est enfin accessible sur les écrans après que la Warner ait hésité à le sortir chez nous (qui va encore voir des westerns en France ?).

« Horizon » est un western choral avec moult personnages bien écrits donnant lieu à pléthores situations où chacun aura sa préférence sur celle qu’il préfère suivre avec assiduité.

On va pas se mentir : « Horizon » est très bavard. Trop peut-être. Sûrement. Mais, rassemblées, toutes ces scènes forment un tout dont l’évidence d’exister n’est jamais remise en cause.

Avec ses décors somptueux, sa musique tout en entrain, ses scènes parfois d’une énorme puissance (l’attaque nocturne des indiens est un must) et la conviction de Costner de faire un film majeur, on passe clairement un très bon moment.

Surtout Costner offre de beaux rôles à ses acteurs. On accordera une mention spéciale à l’étrangement pas star Sam Worthington, impeccable en officier de cavalerie et Sienna Miller, touchante veuve et mère protectrice.

Et puis il y a Costner l’acteur. Alors que son apparition tarde à venir, il en impose dès son entrée en jeu. Magnifique sur son cheval, l’acteur rappelle à quel point on l’aime ainsi. Jamais il ne tire la couverture à lui (on ne le voit pas plus que ses principaux partenaires) mais, sans forcer, il nous rappelle quand même que la star c’est lui.

Certainement moins puissant que « Danse avec les loups », voire même « Open Range », « Horizon » n’en reste pas moins un sacré western à voir sur grand écran pour en savourer le moindre décor dans ses détails.