Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

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« Le dernier duel »

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Les fans de Ridley Scott sont aux anges : en deux mois, ses deux derniers films sortent en salles. En attendant « House of Gucci » qui sortira en novembre, voici son très attendu "Dernier duel" avec son casting quatre étoiles formé par le trio Matt Damon / Adam Driver / Ben Affleck. Mais cela est sur le papier, car la vraie star du film est Jobie Comer, une héroïne qui s'inscrit bien dans la lignée des anciennes héroïnes du cinéaste anglais. 

 

Il y a un paradoxe avec ce film. L'homme qui a inventé la première héroïne de film d'action de l'ère moderne avec Sigourney Weaver dans "Alien", qui a déjà traité des souffrances d'une femme dans un milieu d'hommes avec "A armes égales" à une époque où #metoo ne semblait ne devoir jamais exister semble, cette fois, avoir un coup de retard. On voit bien la volonté du cinéaste de signer, à son tour, son film féministe post-Weinstein. Mais ses propos semblent avoir été entendus et ré-entendus ces dernières années  sans qu'il apporte des éléments nouveaux à ce vaste sujet qui n'en finit pas de créer des débats à tout bout de champs.

 

Au delà de sa thématique presque has been, son film est dominé par une lenteur d'ensemble qui nous plonge dans un état de somnolence dont il est difficile de sortir. Son "Dernier duel" est très bavard sans que son propos de base ne semble décoller. 

 

Mais surtout, on se demande pourquoi Ridley Scott ressent le besoin de nous servir, par exemple, plusieurs fois la même scène de viol, séquence pivot du film ? Ainsi, son film de 2h30 aurait pu, sans difficulté, durer une heure de moins et, ainsi, donner du dynamisme à son ensemble.

 

L'interprétation de ses stars n'est pas au mieux non plus. Son trio de stars masculines semble concourir à celui qui fera le mieux la tronche tout au long du film. Dans un mode de mono-expression, nos trois protagonistes déambulent dans ce qu'ils semblent penser être l'un des rôles de leur vie mais il n'en sera sans doute rien. 

 

Reste Jodie Comer, la vraie star du film, qui tire assurément le mieux son épingle du jeu. Tout en retenue, elle excelle dans la peau de son personnage blessé. 

 

Mais plutôt que de se morfondre dans l'ennui avec ce film dont le fameux "Dernier duel" arrive finalement trop tard pour que l'on s'intéresse de son issue, nous ne saurions que trop vous recommander de (re) découvrir le formidable "Thelma et Louise", film d'anticipation (car évidement tout se passait bien pour les femmes à cette époque...) qui est désormais (hélas) terriblement moderne. L'occasion de nous rappeler aussi que Ridley Scott est un très grand cinéaste.

 



13/10/2021
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