Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

"le discours d'un roi"

 

Le Discours d'un roi

 

Colin Firth. Après avoir vu "le discours d' un roi", on se demande légitimement pourquoi cet anglais de 50 ans n'est pas une star ? Pourquoi, à l'instar de ses petits camarades Liam Neeson et Hugh Grant (pour ne citer qu'eux), Colin Firth n'est il encore seulement que le "gars qui a joué dans "Bridget Jones" mais dont on ne se rappelle pas le nom ? Sans doute lui manque t il un gros succès personnel, un film que tout le monde viendrait voir pour lui. Lui qui a été, un temps pressenti pour incarner James Bond...
Rien ne sert de courir à qui sait attendre car ce film tant attendu, qui serait Son film, débarque en salles, accompagné des critiques les plus élogieuses à son égard. C'est donc bien la "perf" de l'acteur que le spectateur vient admirer. Et il ne sera pas déçu. Colin Firth a sans doute trouvé ici le rôle de sa vie. Il est exceptionnel dans le rôle de George VI, roi d' Angleterre malgré lui. Un roi qui aurait pléthore d' idées à revendre si un  bégaiement tenace ne venait pas lui gâcher chacun de ses discours. Pour qui connait le synopsis, ou déduit de par le titre du film, c'est l'un de ses discours qui est attendu : rien de moins que la déclaration de l'entrée de l'angleterre en guerre face à l'Allemagne hitlérienne ! Touchant, pince sans rire quant à l'évocation de son fardeau Colin Firth est très clairement attachant  . Si la presse ne tarit pas d' éloge à l'égard du sans doute futur acteur oscarisé, ce serait un crime de ne pas mentionner son principal partenaire, l'excellentissime Geoffrey Rush. Ce charlatan au vrai talent qu'il interprète est délicieux à point. D' ailleurs, qu'on se le dise : les meilleures scènes du film sont celles les mettant l'un face à l'autre. Un excellent numéro de chien cabotin et de chat farceur qui est, à chaque fois, une réjouissance. Le reste du casting n'a rien à se reprocher. On attribuera évidemment une mention spéciale à la trop rare Helena Bohnam Carter qui accompagne subtilement son roi de mari dans ses obstacles. La mise en scène de Tom Hooper est elle aussi bien enlevé. A l'inverse d' un "Marie-Antoinette" de la fille Coppola, le cinéaste ne lâche pas des décors somptueux qui auraient trouvés pourtant leur place compte tenu du prestige des personnages. Souvent filmés, au contraire, en plans serrés, les acteurs déambulent même dans des lieux à la décoration précaire voire délabrée lorsque les deux héros se retrouvent chez le "docteur" (dont le domicile fait presque lieu de taudis). Le sujet est le bégaiement du roi et Hooper entend bien ne pas se détacher de son sujet par des scènes de royauté, fussent elles être même ici très à propos. De cet excellent film, un bémol vient cependant s'immiscer et il concerne le fameux discours tant attendu. On peine quand même à croire, alors que le Roi est en train d'annoncer l'entrée en guerre de l'Angleterre et des jours sanglants, que le le peuple, et notamment ses proches, se montrent enthousiastes à la simple écoute d'un discours énoncé sans faute ! Pensez vous vraiment que si Sarkozy annonçait une troisième guerre mondiale, notre réflexe serait de dire "quel beau discours il a fait !" ? Mais ne laissons pas cette paille dans cette belle meule de foin entâcher l'enthousiasme que suscite le film du début à la fin, terminé d'ailleurs par des applaudissements, fait très rare pour un film hors avant première. Il ne que trop conseillé de voir le film en vo.



10/02/2011
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