« Le règne animal »
Quelques semaines seulement après le film catastrophe « Acide », voici que débarque un autre film « de genre » made in France, preuve que notre cinéma hexagonal a envie de sortir des sentiers battus que sont chez nous, grosso modo, comédies ou films d’auteur.
Mine de rien, on arrêtera là la comparaison promis, « Acide » et « Le règne animal » ont en commun aussi de proposer un présent décalé par rapport à la réalité que l’on connaît. Tandis que Just Philippot nous imagine être exposés à des pluies acides, Thomas Cailley nous voit exposés à un virus (effet post Covid ?) où nous serions enclins à être transformés en animaux.
« Le règne animal » tape dans le mille dès son entrée en matière. Ou comment une banale dispute père / fils se transforme en film fantastique en quelques secondes. Ceux qui ont vu la bande-annonce seront peut être moins surpris que ceux qui ne connaissent guère la thématique du film, préférant être totalement surpris. Et les spectateurs ne vont pas être en reste face à cette fable gentiment écolo qui se révèle vite être un spectacle unique en son genre.
Car « Le règne animal » va taper dans plusieurs genres sans jamais s’embourber. Ça pourrait être facilement casse-gueule mais le cinéaste passe du teen movie au film fantastique en passant par un suspense accompagné de scènes de comédie avec une facilité déconcertante.
C’est jamais raté, c’est jamais too much, jamais ennuyeux. Au contraire. Le cinéaste, qui nous avait déjà bien plu avec « Les combattants », nous bluffe dans son récit riche en trouvailles. Le scénario est splendide, superbement imaginé et Cailley parvient à nous surprendre plus d’une fois. On rit, on pleure mais surtout on jubile devant un cinéma qu’on prend un immense plaisir à vivre.
Son appel à la tolérance face à « l’autre » n’est pas sans rappeler « E.T. » et il est vrai que le cinéaste a quelque chose de Spielberg dans son film. On imaginerait aisément un remake signé par le prestigieux réalisateur, lui qui, d’ailleurs, est dans ce tripe après son « West Side Story » et en attendant son « Bullitt »…
Et puis le cinéaste a trouvé un duo formidable pour jouer le père et le fils. On ne va pas répéter ici à quel point on adore Romain Duris. N’empêche, qu’il parvient encore à nous bluffer par la puissance de son jeu et ses aisances naturelles dans la dramaturgie et la comédie. Pas étonnant qu’il fasse partie des fils spirituels de Belmondo…
Face à lui, une perle. Paul Kircher est tout simplement époustouflant. Totalement décomplexé, jamais dans le surplus, le jeune acteur, que l’on avait repéré dans le gentil « T’as pécho ? » et surtout en fils de Binoche dans « Le lycéen », emporte tout sur son passage au point qu’il en piquerait presque la vedette à Duris. A eux deux, ils incarnent la puissance absolue du film aidés par là toujours remarquable Adèle Exarchopoulos.
« Le règne animal » a tous les ingrédients pour devenir rapidement un grand classique du genre qu’il faut, de ce pas, courir découvrir en salles sans la moindre hésitation.
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