"Les fantômes d'Ismaël"
Lino Ventura aimait à répéter que pour faire un bon film il faut d'abord une bonne histoire, ensuite une bonne histoire et pour finir une bonne histoire.
En partant sur ce principe qui peut s'avérer vrai en de nombreuses occasions, "Les fantômes d'Ismael" avait donc tous les atouts pour faire un bon film puisque armé d'un synopsis de départ attrayant. Si l'histoire de cette femme que tout le monde croyait morte mais qui revient bien vivante s'immiscer dans la nouvelle vie rangée de son mari est sur le papier un bon postulat de départ, il n'y a pas besoin de rester longtemps pour comprendre que l'ensemble va devenir un jeu de massacre...et d'ennui.
La frustration est d'autant plus grande que la caméra filme de sacrés monstres en les personnes de Mathieu Almaric et Marion Cotillard. Et déjà là sans doute une première erreur de casting en allant employer Charlotte Gainsbourg qui ne peut hélas concourir avec ces deux grandes figures du cinema. Elle ne joue pas dans la même catégorie et c'est d'autant plus flagrant avec Marion Cotillard. Les deux actrices sont trop en décalage pour convaincre.
Que dire par ailleurs de la teneur même du film ? Desplechin oscille son histoire entre présent et flash back de façon exaspérante s'embarquant simultanément dans son intrigue principale et une sous jacente dénuée de toute émotion et assez incompréhensible.
De plus, le réalisateur passe le plus clair de son temps à hésiter entre une construction purement filmique, après tout nous sommes au cinema, et théâtrale donnant lieu à des séquences qui tombent à plat malgré les tentatives parfois inspirées de Cotillard et Almaric.
De situations improbables à des scènes paresseuses, le film s'embourbe rapidement dans un ennui profond que jamais rien ne sauvera. Si, en revanche, vous voulez vous offrir une bonne sieste courrez vite voir ce somnifère cinématographique.
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