Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

« Superman »

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Curieux destin que celui de Superman au cinéma. Il est LE super-héros par excellence, le plus emblématique… et pourtant.

 

Et pourtant, l’homme d’acier a échoué dans plus de la moitié de ses aventures sur grand écran. Si l’on prend pour point de départ la saga avec le regretté Christopher Reeve, on dénombre une série de naufrages, entamée par Superman III puis poursuivie par un Superman IV devenu un classique des émissions de type Nanarland. Après une longue éclipse, Superman est revenu dans Superman Returns, sorte de suite/remake du premier opus déjà bien oublié. Parmi nos mauvais souvenirs, on ne peut ignorer l’ignoble Batman v Superman, et ce ne sont pas les Justice League (même en version Snyder) qui parviendront à atténuer le constat d’une incompatibilité persistante entre Superman et le grand écran.

Heureusement, on garde en mémoire les deux premiers volets de l’ère Reeve, ainsi qu’un Man of Steelhonnête, sans être inoubliable.

 

Henry Cavill ayant jeté l’éponge, c’est David Corenswet qui a été choisi pour lui succéder. Mais si Cavill possédait un certain charisme rappelant celui de Reeve, il n’en va pas de même pour son remplaçant, qui affiche le charisme d’un manche à balai, ce qui pose déjà problème dès les premières scènes. À tel point que Nicholas Hoult n’a aucun mal à lui voler la vedette, perpétuant une tradition initiée par Gene Hackman.

 

Quant à l’histoire… on aurait pu espérer qu’elle nous captive. Las. Voulant surfer sur l’actualité et le conflit en Ukraine, le film nous sert une guerre entre deux pays fictifs, dont l’un est dirigé par une sorte de demeuré à la coupe d’Einstein. Une vision grotesque et affligeante de l’Europe vue par l’Amérique. L’image devient encore plus consternante lorsque l’on découvre un peuple envahi qui semble sorti tout droit du Moyen Âge, et dont le seul espoir de salut repose, bien sûr, sur Superman. Pathétique.

 

Ajoutons à cela des scènes de bataille interchangeables, à commencer par un combat contre une espèce de dragon (sorti d’où, exactement ?), le tout noyé dans des effets visuels souvent repoussants, sur une musique plus bruyante qu’épique.

 

Plus inspiré lorsqu’il réalisait Les Gardiens de la Galaxie, James Gunn signe ici une œuvre fade, sans âme, sans la moindre idée de mise en scène, et alourdie de tentatives d’humour désespérément ratées, à l’image de la scène post-générique que vous pouvez sans regret zapper, afin d’éviter l’interminable générique de fin.



09/07/2025
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