Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

"The artist"

 

 

The Artist

 

 

Il fallait l'oser ! A l'heure de la 3D mise en place quasi obligatoirement pour chaque gros film américain, un réalisateur français s'en va conquérir Hollywood avec l'antithèse parfaite. Le pari de faire un film muet, en noir et blanc de surcroit était osé. Casse gueule diront certains. Le pari a été relevé et remporté avec classe. Que dis je ? Avec talent !

Soyons honnêtes : la présence de Michel Hazanavicius derrière la caméra pouvait faire peur. Non que l'homme soit un mauvais cinéaste. Mais ses trois films en tant que réalisateur ("Mes amis" et les deux "OSS117") ne dépassent pas forcément le cadre de la bonne comédie familiale du dimanche soir quoiqu'au dessus de la moyenne grâce à un ton d'humour grinçant souvent bien trouvé. Alors pourquoi ce bon faiseur de comédie deviendrait l'homme de la providence ? Celui qui ferait parler sans voix aucune ses acteurs ? Celui qui réaliserait le fantasme de bons nombre de "Dieux" du cinéma depuis la mort du cinéma muet. Michel Hazanavicius a relevé le défi pour en sortir grandi. 
Il n'y a rien à jeter dans ce film qui flirte régulièrement avec le génie. Oui le génie de toutes ces scènes si bien trouvées que ce soit dans la mise en situation, les trouvailles de plans plutôt cocasses, l'humour, même s'il est retrait de par le sujet, bien trouvé.
La réussite du film est dopé par un scénario inventif, original, jamais en faiblesse ou en perte de vitesse. L'incroyable se produit quand le spectateur s'aperçoit qu'il a complètement oublié, passées les premières minutes, qu'il est en train de regarder un film muet en noir et blanc. Un genre que son oeil "mangé" par les effets spéciaux à outrance arrive à assimiler avec une facilité déconcertante.
Mais que serait "The artist" sans son acteur principal ? Non pas que l'on veuille jeter la pierre à ses merveilleux partenaires : que ce soit Bérénice Bécot magnifique d'enthousiasme dont on attend enfin que son statut s'élève au rang de star, que ce soit le toujours hilarant John Goodman qui nous fait plaisir à revenir après pas mal d'années de vaches maigres ou encore James Cromwell second rôle plus qu'indispensable...Mais Jean Dujardin est incontestablement le pilier de ce film. Sa force principale. Quel chemin parcouru pour cet acteur qui a débuté en surfeur blond à Nice ! Son potentiel ne cesse de nous surprendre même si l'on subodore depuis longtemps que l'acteur a encore bien des talents à nous dévoiler. Avec ce film, Dujardin passe de padawan à grand maître jedi ! Non content d'avoir conquis la France, depuis quelques années déjà, le voilà avec une chance énorme de conquérir l'Amérique et de devenir le pendant actuel de Marion Cotillard avec de grandes chances de se voir nommé aux Oscars. Souhaitons quand même que notre Duduj comme dirait Jugnot reste fidèle à notre pays.
Il y a quand même quelque chose de cruel quand on sort de "The artist" : c'est un peu comme si on avait un bon repas avec des produits frais. On s'aperçoit d'un coup que ce que l'on mangeait jusqu'alors manquait sérieusement de goût, de piment, de sel... Plus dur après avoir vu "The artist"sera de revenir à un cinéma plus commun qui manque, hélas, bien souvent de saveur... 


02/10/2011
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