« The substance »
On avait beaucoup aimé, sur ce blog, « Revenge » son premier et précédent film. On avait défendu un long métrage où Coralie Fargeat affirmait déjà son goût pour l’horreur trash.
Il nous aura quand même fallu attendre six ans pour voir sortir son deuxième long. L’attente se sera montrée encore plus longue ces derniers mois, depuis que le film est reparti du festival de Cannes avec le prix du scénario.
Pour « The substance », la cinéaste s’en est allée chercher, elle ne l’a pas caché,, des références chez ses collègues réalisateurs et ils sont nombreux dont on perçoit l'influence ici : il y a le David Cronenberg de "La mouche", le Stanley Kubrick de "The Shinning", le Brian de Palma de "Carrie", le David Lynch de "Elephant man", le Ridley Scott de "Alien"... sans oublier une trame de départ qui n'est pas sans rappeler "Dr Jekyll et Mister Hyde" voire même davantage le "Dr Jerry et Mister love" de et avec Jerry Lewis. Rappelez vous de ce dernier film où un homme laid se faisait une mixure pour devenir beau...
Car le retour à la beauté juvénile est l'idée de départ de ce film. Ou comment une femme de 60 ans, pourtant encore canon, doit subir la loi du jeunisme décidée par un producteur véreux (génial Dennis Quaid en totale roue libre).
Qui mieux que Demi Moore pouvait incarner cette star déclinante ? En dehors d'une Kim Basinger ou d'une Sharon Stone qui eurent pu faire l'affaire aussi, on ne voit pas trop...
Le choix de Demi Moore est d'autant plus judicieux que le lien entre l'actrice et son personnage est évident : Moore a connu la gloire, a ouvertement mis en avant ses passages à la chirurgie esthétique et puis, petit à petit, a vécu le déclin au cours des années 2000...
Ce "Substance" est donc le film du retour où la star, anciennement déchue, fait un retour, sur le devant de la scène, fulgurant. L'actrice a accepté d'être sans filtre s'exposant corps (au sens propose comme au figuré) et âme à un projet dont on devine qu'il lui ait plu immédiatement. Moore s'y montre grandiose dans ce qui est, peut-être, son meilleur rôle.
Mais on aurait tort de ne pas mentionner son "double" personnifié par la magnifique Margaret Qualley. Comme Moore, l'actrice ne s'est donné aucune retenue jouant de son charme indéniable mais pas que... ses pétages de plomb sont un appel du pied de son potentiel d'actrice pas assez, à notre goût ici, exploité dans sa carrière.
Références chez ses pairs ne veut pas dire les copier... Coralie Fargeat a, certes, emprunté des idées mais en y insuflant sa propre personnalité. Et, oui, la cinéaste a fait du neuf avec de l'apparemment vieux. Tant et si bien que l'on reste épaté par toutes les trouvailles de Coralie et ce dès la séquence d'ouverture où la carrière du personnage central est magnifiquement décrit au travers son étoile sur le famueux Walk Of Fame de Los Angeles, un coup de maitresse qui annonce le sublime à venir.
"The substance" est un film aussi sexy que gore comme en témoigne son final qui a déjà bien fait jaser depuis sa présentation cannoise. Alors oui âmes sensibles s'abstenir même si, finalement, on a vu bien pire ailleurs...
Mais ce final, comme reste d'ailleurs, est loin d'être du m'as tu vu gratuit. Il est surtout le descriptif de l'absurdité de la quête de la perfection, le délire dans lequel se morfond une certaine société face à des "progrès" qui ne devraient sans doute pas exister. En tous les cas, la cinéaste a signé un film majeur que l'on ne n'oublie pas de sitôt une fois la séance de ciné finie. Car oui, dernier détail, allez découvir ce puissant film au cinéma...
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 330 autres membres