« TKT (t’inquiète) »
Voilà plus d’un an que ce film est sorti dans son pays d’origine, la Belgique. Un tel délai peut sembler surprenant en 2025, comme si son sujet ne concernait pas directement notre pays.
Pourtant, sa thématique — le harcèlement scolaire — est plus que jamais d’actualité en France. Solange Cicurel choisit une approche qui rappelle Si je reste, excellent film avec Chloë Grace Moretz, lui-même inspiré de l’ultra-classique Ghost. Ici, l’héroïne, sous forme de spectre, se retrouve dans le coma dès les premières minutes et remonte le fil du temps pour comprendre comment elle en est arrivée là, ses souvenirs lui faisant défaut.
Elle devient alors le témoin de sa propre descente aux enfers, montrant comment une adolescente, apparemment sans histoire, peut devenir le bouc émissaire d’une école entière — y compris de ses propres « amis ».
Certains ont reproché au film une approche trop académique. Pourtant, la cinéaste fait preuve d’une grande justesse sans céder à la facilité. Son héroïne commet des erreurs de jugement, trahit (involontairement ?) certains de ses proches. Dans cette longue agonie psychologique, elle porte sa part de responsabilité. Mais rien, absolument rien, ne saurait justifier la cruauté de ses camarades.
Le film est prenant, captivant même. Chaque nouvelle situation resserre l’étau autour de la jeune fille, comme les pièces d’un puzzle qui, une fois assemblées, éclairent une fin que nous préférons taire ici.
Il sera difficile, pour les parents d’adolescents, de ne pas être bouleversés par ce récit, tant l’émotion affleure à chaque instant. Certaines scènes arrachent des larmes — saluons au passage la performance remarquable de Lanna de Palmaert dans le rôle principal. L’émotion est d’autant plus intense que l’on y retrouve la regrettée Émilie Dequenne, dans son dernier rôle. Préparez vos mouchoirs…
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 332 autres membres