« Bienvenue à Marwen »
Disons le tout de go : sur ce blog, nous avons adoré Robert Zemeckis, nous l’avons même vénéré au même titre que son « maître » Steven Spielberg. Pensez donc Robert Zemeckis c’est quand même le gars qui nous a fait, dans l’ordre chronologique, « À la poursuite du diamant vert », la trilogie « Retour vers le futur », « Qui veut la peau de Roger Rabbit» et « Forest Gump ».
Sauf qu’après un diptyque encore sympathique composé de « Seul au monde » et « Apparences » tournés sumultanement, Zemeckis semble s’être égaré. Les années 2000 ont un peu sonné le glas de son imagination au profit de révolutions techniques dont il partage le titre de plus grand fan aux côtés de James Cameron. Si « Le pôle express » ou « La légende de Beowulf » sont impeccables techniquement, ils ne sont pas restés mémorables pour autant. Son retour au cinéma en prises de vue réel n’a pas été plus inspiré : « Flight » ? Bof. « The walk » ? Soporifique. « Alliés » ? Décevant.
Alors forcément ce « Bienvenue à Marwen » ne débarquait pas avec la plus grosse attente de l’année pas même de ce mois de janvier dominé par le retour du grand Clint Eastwood.
Les premières images rassurent pourtant assez rapidement sur le produit proposé. Zemeckis juxtapose son goût des trucages dernier cri à une histoire sur fond de seconde guerre mondiale que l’on croirait presque écrite par un Tarantino en mode léger dans l’âme.
Le cinéaste nous met dans le ton direct autour d’une histoire tirée d’un fait réel. C’est Steve Carell qui assure justement cette partie « vraie » du film en y insufflant toute son énergie. Mais l’acteur doit concourir avec la partie purement fictive abordée par le réalisateur de « La mort vous va si bien » et c’est là que cela pêche un peu. Sitôt revenu dans l’univers humain, le film est victime d’un sévère ralentissement de rythme qui n’est relancée qu’une fois que les poupées reprennent la main sur l’œuvre.
Cela nous vaut un film yoyo qui part et qui revient dans son dynamisme ce qui est un peu frustrant. Jamais Zemeckis ne parvient à donner l’émotion nécessaire à son héros dont le traumatisme ne touche pas, limite on s’en fout...
La gêne est d’autant plus navrante que Carell et ses partenaires se donnent à fond dans leurs rôles.
Et même si ce nouveau Zemeckis est au dessus de la moyenne de ce qu’il a pu nous proposer ces dernières années, une question subsiste : comment l’homme à la filmo de feu, ultra dynamique peut il se laisser peaufiner dans des œuvres trop souvent dominé par l’ennui ?
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