Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

« Civil War »

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Voilà un (semi) blockbuster qui n’avait pas fait trop fait parler de lui jusque sa sortie américaine et ses premiers avis euphoriques.

 

En débarquant chez nous, il y a ce même constat d’un film, assez atypique dans sa construction narrative, qui lui permet de sortir du lot. Il faut dire que Alex Garland n’est pas homme à nous faire du Michael Bay ou du Roland Emmerich. L’homme nous a déjà sorti deux films qui ont marqué les fans de sf : l’injustement méconnu « Ex machina » à (re) découvrir d’urgence et « Annihilation » dont la sortie en plein Covid a sans doute failli à sa bonne réputation en dépit de la présence de la toujours impeccable Natalie Portman.

 

C’est à l’Amérique que le britannique s’attaque cette fois en imaginant une nouvelle guerre de sécession dont les raisons d’embrasement ne seront jamais expliquées clairement. Certains y ont vu un warning quant à ce qu’il pourrait se passer en cas de réélection de Donald Trump même si le président, employé ici, a tendance à ressembler davantage à Bill Clinton (un démocrate donc).

 

Le cinéaste ne cherche pas à créer de parti pris puisque ses protagonistes sont, à priori, neutres. Derrière leurs étiquettes de journalistes ils n’ont d’autres préoccupations que la recherche de sensationnels quitte à le faire aux dépends de leurs propres collègues.

 

Le film est un road movie où le but recherché, interviewer le président des Etats-Unis, est le fil conducteur. Leur route va, bien sûr, être parsemée d’embûches remettant, parfois, en cause la légitimité de leur métier mais les bons (?) réflexes reviennent vite.

 

Le quatuor est construit autour d’expérimentés, parmi lesquels la trop rare Kirsten Dunst, et une petite jeunette qui est un peu nos yeux pour nous novices spectateurs. Son parcours est prévisible : son innocence du départ sera passée à trépas à l’issue du film, mais cela n’est jamais décrit de façon naïve. C’est Cailee Spaeny, quelques mois seulement après avoir été la Priscilla Presley de Sofia Coppola, qui prête ses traits à cette jeune journaliste. L’actrice, qui tiendra la vedette du prochain « Alien » cet été, n’en finit plus d’être la petite vedette qui monte. Retenez bien son nom, vous n’avez pas fini d’en entendre parler.

 

Le film est puissant grâce à des scènes remarquables, jamais avares en intensité et ce sans que le cinéaste n’ait été obligé de casser une ville entière. Avec un budget plus modeste qu’un « Independance day », le cinéaste parvient à nous prendre aux tripes (on sentait la salle plusieurs fois être bousculée par le choc des images). Le travail de mise en scène, les prises de vues, la photo sont autant d’éléments qui consolident cette impression de quasi perfection.

 

Seul bémol dans l’histoire : la fin. Sur les 10 dernières minutes, Garland se met à faire des choix ultra discutables autour de la thématique « le scoop avant tout ». Nous sommes, sur ce blog, lucides sur ce qu’un être humain est prêt à faire, mais il y a des limites comportementales en chacun de nous et une des dernières réactions que l’on voit ne semble pas coller avec ce que l’on a vu précédemment. A ce titre, la dernière séquence est assez ratée et gâche, un tout petit peu, l’oeuvre qui n’a pas été loin d’être un très grand film.

 

 



17/04/2024
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