Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

« Eiffel »

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Il n’y a pas que les blockbusters américains qui se font, ou se sont fait, attendre en cette période de Covid quant à leur sortie cinématographique. « Eiffel » a lui aussi eu droit à son long périple pour pouvoir aboutir dans nos salles. Entamé avant la pandémie, le film a vu son tournage bloqué plusieurs mois durant à cause du confinement. Et puis ce fut une sortie plusieurs fois retardée. Son budget conséquent ne pouvait se permettre une arrivée aléatoire au cinéma avec des séances supprimées, surtout celles du soir . Le voilà qui débarque dans des conditions pas encore idylliques mais en tout cas plus confortables qu’en mai dernier, sa première date de sortie initiale.

 

Et il valait bien le coup d’attendre. On peut même dire que cette période d’approche des vacances scolaires saura mieux lui convenir pour permettre à bon nombre d’élèves de le découvrir. Car « Eiffel » c’est d’abord un formidable hommage à l’homme qui a créé le monument le plus visité au monde. Car, aussi incroyable que cela puisse paraître, si la tour est apparue dans un nombre incalculable de films, son histoire, sur grand écran, ne nous avait jamais été conté. Sujet pas assez cinématographique ? C’était bien le défi premier de Martin Bourboulon que de rendre captivante l’histoire de cette tour et de son créateur. L’idée du cinéaste était de se focaliser sur la période de la création de la tour et non de faire une biographie de son architecte.

 

Ce défi est relevé. Son film est passionnant d’un bout à l’autre. Parce qu’il y a mis de l’entrain,  de l’enthousiasme et du dynamise. L’histoire de la création de cette tour emblématique avait bien des inconnues pour beaucoup d’entre nous qui sont enfin levées ici.

 

Intelligemment, le cinéaste a ajouté une romance à son histoire afin d’agrémenter le tout et ce, sans jamais tomber dans les clichés du genre. Si l’histoire d’amour répond aux codes du genre que l’on attend sur grand écran, elle ne vire jamais dans le pathos mais est juste là pour donner du tonus au film.

 

La lumière et les images sont superbes. Chaque scène semble avoir été étudiée au détail près pour rendre le tout magnifique. Les images de la construction progressive de la Tour Eiffel sont de toute beauté. Le travail sur les costumes est magnifique. Les décors sont tous somptueux. On voit pas comment le film, au delà des « plus hautes » récompenses, ne ferait pas une razzia sur les César dits « techniques » en 2021…

 

Et puis, bien sûr, il y a les acteurs. Il fallait pas moins que le génial Romain Duris pour interpréter le rôle-titre. L’acteur, décidément à l’aise dans tous les domaines, apporte toute son énergie et son charisme à l’ingénieur mythique.  Toujours dans la justesse dans son jeu, Duris semble complètement à l’aise avec ce singulier personnage qu’il semble s’être approprié avec une facilité déconcertante alors que l’on ne soupçonne pas un instant que cela a été un vrai travail d’approche.

 

Face à ce colosse de Rhodes, Emma Mackay parvient à faire exister son personnage sans aucun problème. Plus qu’une touche charme, l’actrice fait figure haute face à son illustre partenaire. Leur alchimie fonctionne à merveille. Tous deux nous offrent une belle histoire d’amour.

 

Face à ce duo, Pierre Deladonchamps assure le rôle d’arbitre avec le professionnalisme qui est le sien. Impeccable d’un bout à l’autre, son rôle de mari jaloux lui sied à merveille.

 

Voilà une œuvre majestueuse qui nous est offert. Un vrai film de cinéma qu’il faut voir sur grand écran idéalement avec ses enfants. Car au delà d’une belle histoire d’amour, c’est une sublime leçon d’histoire.

 



09/10/2021
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