Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

"Instinct de survie"

image.jpeg

 

Imaginez un peu que la nageuse que l'on voit au tout début du premier "Dents de la mer" ait eu droit à son propre film avec à la clé, peut être, une issue plus favorable.

 

Il y a un peu de cela dans le synopsis de départ de cet "Instinct de survie". Certes il faut en convenir, cela fait une intrigue un peu mince mais que Jaume Collet-Serra exploite plutôt à son avantage en livrant un suspense plutôt efficace.

 

Le cinéaste en profite pour reprendre des idées abordées dans ses précédents films comme la juxtaposition judicieuse d'images quand il y a échange de messages téléphoniques par exemple qu'il explorait déjà dans "Non stop" autre film du cinéaste se déroulant en un seul point précis. Ici l'avion laisse sa place à un rocher en pleine mer mais avec, à la clé, le même enjeu de réchapper à un ennemi invisible. Si dans "Non stop" son invisibilité était le fait d'une non connaissance de l'ennemi, c'est ici l'océan qui cache dans son eau son terrifiant prédateur.

 

L'intrigue ne cherche donc pas à nous cacher qui est l'ennemi. C'est ce fameux prédateur animal qui fascine Hollywood depuis le film de Spielberg. De la saga des "Dents de la mer" aux séries z "Sharknado", le requin a eu plus de films qui lui ont été consacré que n'importe quel autre animal dangereux pour l'homme. L'idée quasi systématique de chaque film est de s'ancrer dans la veine du modèle du genre, le Spielberg donc.

 

Pour ce faire, Collet-Serra a voulu explorer d'autres films de référence que ceux du requin. Ainsi le film emprunte t'il à quelques classiques qui voient leur héros se battre seul contre Dame nature elle même qui les bloque dans une situation peu conventionnelle.

 

Il y a, par exemple, ici du "127 heures", ce film qui voyait James Franco se filmer alors qu'il est coincé par un rocher. "Seul au monde" est quelque peu évoqué aussi. Rappelez vous Tom Hanks coincé sur son île qui se crée un lien virtuel avec un ballon qu'il prénomme Wilson. Il est aussi remplacé par une mouette qui a, à l'arrivée, la même mission que Wilson, celle d'être une attache à sa vedette.

 

Une vedette qui s'appelle ici Blake Lively toujours en quête de son premier gros succès personnel qui saurait l'imposer sur grand écran. Et force est de constater qu'elle donne beaucoup de sa personne ici en étant donc quasiment toute seule une bonne partie du film. L'actrice s'en sort avec les honneurs certes mais le hic est ailleurs : son personnage est un tel MacGyver, que sa débrouillardise en devient presque lourd au bout d'un moment. Que l'heureux hasard des choses fasse d'elle une experte en médecine soit, mais ses trouvailles pour déjouer son ennemi marin sont souvent tiré par les cheveux et la crédibilité du film s'en ressent.

 

Et si le suspense est ici assez bien tenu malgré tout, la terreur n'est pas au rendez vous. Celui qui a pourtant jadis réalisé le bien flippant "Maison de cire" n'arrive pas ici à insuffler suffisamment de peur pour pouvoir définir son film comme un nouveau classique qui aurait été digne des "Dents de la mer". Le cinéaste a pourtant bien étudié le blockbuster de 75 et suivi à la lettre les conseils de tonton Steven qui veut qu'un ennemi n'est jamais aussi apeurant que lorsqu'on le voit peu à l'écran. Et ce conseil, Collet-Serra l'a bien retenu car effectivement son requin est assez peu visible à l'écran. Alors que manque t'il au cinéaste pour pouvoir se hisser à la hauteur de son illustre aîné ? De ne pas être Spielberg tout simplement...

 

Reste que malgré tout s'il devait se faire une comparaison de ce film à la saga des "Dents de la mer", il se situerait à mi chemin qualitativement parlant : moins bien que les deux premiers mais très au dessus des deux suivants. C'est déjà ça.

 

 



18/08/2016
1 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 327 autres membres