Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

« Jeanne du Barry »

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Les films réalisées par Maïween passent rarement inaperçus. Celui-ci débarque après avoir été l’objet prétendu de vagues « polémiques », histoire sans doute de dynamiser le festival de Cannes dont il fait l’ouverture en 2023.

 

Le mot polémique est sans doute un peu fort pour évoquer un film dont on dira plutôt qu’il a divisé la critique sur son approche historique, le nombrilisme de sa réalisatrice ou encore le choix d’une star américaine pour interpréter Louis XV.

 

Nous avions un peu peur, ici, de ne pas aimer le film. Car nous craignions voir un film où Maïween ne se préoccuperait que de sa petite personne sans laisser respirer les autres. C’est le gros défaut de bon nombre de cinéastes qui se mettent en scène et comme l’humilité n’est pas le fort de la réalisatrice de « Polisse », cette crainte eut pu être fondée. Alors certes, de dire qu’elle se met en retrait serait exagéré, elle tient le rôle titre quand même, mais elle a laissé l’occasion à ses partenaires de défendre de beaux rôles. On retiendra notamment Pierre Richard, délicieux comte de Richelieu, ou encore Benjamin Laverhne.

 

Mais, évidemment, nos yeux sont rivés sur Johnny Depp, surprenant choix donc pour interpréter Louis XV. S’il n’a pas attendu ce film pour se débarrasse enfin pour de bon des frasques de Jack Sparrow, il n’en demeure pas moins que nous l’attendions depuis un certain moment dans un beau rôle à défendre. Tout en retenue dans son jeu, l’acteur offre une belle composition mélangeant harmonieusement l’humilité qu’exige un tel personnage à sa « cool attitude » qui a construit sa carrière.

 

Jamais écrasée par cet illustre partenaire, Maïwenn compose un Jeanne du Barry décomplexée, audacieuse et non dénuée d’humour dans un film qui, d’ailleurs, ne se morfond jamais dans du faux cinéma intello et c’est bien là l’un des mérites majeurs d’un film que la cinéaste a su rendre accessible pour tous.

 

On pourra toujours titiller sur des scènes qui, parfois, donnent l’impression de se répéter mais ce serait dommage de passer à côté d’un joli film qui ne se rate jamais quant à montrer de superbes décors et costumes, saluons au passage toute l’équipe technique participative. Une jolie réussite qui, à défaut de récompenses cannoises, il est hors compétition, devrait décrocher sans peine quelques nominations aux César 2024.

 

 

 



17/05/2023
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