Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

La saga "Arme fatale"

 

 

Nombre de films : 4 (de 1987 à 1998)

Les films doivent-ils être vus dans l'ordre ? Chaque intrigue est indépendante d'un film à l'autre. Cependant il est recommandé de voir les épisodes dans l'ordre pour suivre l"évolution des personnages.

Intrigue générale : Deux sergents de police des Narcotiques mènent diverses enquêtes contre des trafiquants souvent très très violents. 

 

 


"L'arme fatale" (1987)

 

 C'est en 1985 que Shane Blake imagine ce duo de flics, deux anciens de la guerre du Vietnam, que tout oppose mais qui vont devenir les plus inséparables du monde. 

 

La Warner Bros est emballée par le projet et propose dans un premier temps à Leonard Nimoy de réaliser le film mais l'inoubliable Spock ne sent pas à l'aise avec l"idée de réaliser un film d'action et préfère refuser pour faire "Trois hommes et un bébé" le remake de notre "Trois hommes et un couffin". C'est donc Richard Donner, nettement plus à l'aise avec le genre, qui se vit proposer le film.

 

Curieusement les duos de flics sont plutôt rares au cinéma dans les années 80 alors que le genre est déjà très populaire à la télé depuis une dizaine d'années avec des séries comme "Starsky et Hutch" ou "Miami vice".

 

Mel Gibson sort de deux ans (le veinard) de vacances quand on lui propose le rôle de Martin Riggs après que Bruce Willis, un an avant "Die Hard", fut envisagé. Gibson, qui en a fini avec son personnage de "Mad Max" ne sait pas encore qu'il s'apprête à jouer un personnage plus célèbre encore.

 

 "L'arme fatale" premier du nom se veut un polar particulièrement sombre même si des traits d'humour sont présents. La qualité principale de "L'arme fatale" vaut pour son duo entre un jeune flic blanc suicidaire, Mel Gibson donc, associé à un vieux policier noir incarné par Danny Glover. Notons que Glover, qui est censé jouer un flic quinqua proche de la retraite n'avait que 40 ans lors du tournage.

 

Le film est riche en action et le scénario se montre particulièrement inventif. Le côté suicidaire de Mel Gibson est  intéressant et inédit et nous permet de découvrir un flic au regard sanguinaire dont on se demande à tout instant jusqu'où il est capable d'aller. Ce côté "chien fou" qu'offre excellement Mel Gibson   est particulièrement jouissif en contraste avec Roger Murtaugh, papy flic génialement incarné par Danny Glover.

 

Qu'importe si le film comporte des invraisemblances, la mise en scène de Richard Donner, spécialiste du genre, est musclée et efficace. accompagnée par une excellente musique signée Michael Kamen. La saga aura d'ailleurs l'occasion de nous laisser écouter des morceaux d'Eric Clapton et Sting.   L'énorme succès du film pendant l'été 87 fait rapidement décider les producteurs à mettre en chantier une suite.

 

 

 

"L'arme fatale 2" (1989) 

 
Ce deuxième opus sort seulement deux ans après le premier. Richard Donner décide de reprendre les ingrédients qui ont fait le succès du premier. Le film commence sur les chapeaux de roue par une poursuite de voitures à couper le souffle. Le spectateur peut néanmoins constater deux choses d'entrée de jeu : Martin Riggs n'est plus suicidaire et l'humour semble prendre davantage de place. 
 
"L'arme fatale 2" manie parfaitement l'humour et l'action sans qu'aucun des deux ne prenne le dessus sur l'autre.  Les dialogues entre Gibson et Glover fusent et font mouche systématiquement. Certaines scènes sont devenues cultes comme la fameuse séquence où Danny Glover se retrouve piégé sur des toilettes chargées d'explosifs... Le rire est souvent de mise et c'est presque une surprise que d'assister au meurtre de la sublime Patsy Kensit.
 
A l'origine le personnage de Patsy Kensit devait s'en sortir et une scène devant être la finale du film fut même tournée avec elle. Mais Donner insista pour "tuer" l'actrice ce qui, à son sens, allait créer la furie destructrice de Gibson. Ce changement de scénario fit partir Shane Blake, créateur de la saga.
La dernière demi heure est particulièrment sombre et aurait pu l'être davantage puisque le premier scénario prévoyait non seuleme,nt une scène de torture sur Riggs mais aussi faire mourir ce dernier à la fin du film !
 
Notons que le film voit l'entrée en lice de l'excellent Joe pesci dans le rôle de Leo Getz. 
 
Richard Donner ne se contente pas de faire aussi bien que le premier film, il fait même mieux. "L'arme fatale 2" est le meilleur épisode de la série.

 

 

"L'arme fatale 3 (1992) 

 

 Richard Donner va commettre l'erreur de vouloir transformer la série en "buddy movie" comique.

 

 La saga va vouloir élargir son public (les deux premiers épisodes furent interdits aux moins de 13 ans en France) en retirant une certaine violence au profit de séquences plus légères. Dans cette optique, le personnage de Joe Pesci est développé alors qu'un premier script ne le prévoyait même pas dans le scénario. L'intrigue est plus pauvre et les méchants bien peu mémorables. Enfin Rene Russo fait bien pâle figure après Patsy Kensit. 

 

Reste que l'alchimie entre Mel Gibson et Danny Glover fonctionne encore à merveille et vaut quelques scènes brillantes comme la séquence d'ouverture/  Le succès est toujours là, grandissant.

 

 

 

 

 

 

"L'arme fatale 4" (1998)

 

Ce 4e épisode va marquer le chant du cygne de la saga. Le film a davantage des allures de "Police Academy". Le côté sombre des deux premiers est désormais bien loin.  En plus d'un Joe Pesci qui en fait des tonnes, Richard Donner a cru bon de rajouter Chris Rock ce qui donne lieu à des séquences de comédie pas forcément très drôles et qui, bien souvent, n'ont pas grand chose à voir avec l'intrigue, aussi mince soit celle ci.

 

De plus le spectateur est déçu de voir "son héros" être malmené tout le long du film. Mel Gibson n'a de cesse, en effet, d'être mis au tapis et à jouer les vieux pré retraités malgré un âge de seulement 41 ans. Tourné à la va vite (un tournage commencé en janvier 98 pour une sortie en juillet de la même année, rarissime pour un film d'un tel budget), le résultat s'en ressent notamment lors des scènes d'action assez mal faites où la doublure de Mel Gibson est plus que visible.

 

Reste néanmoins un méchant marquant, Jet Li. L'acteur, qui a lancé sa carrière américaine grâce à ce film, n'a aucun mal à piquer la vedette aux deux protagonistes notamment lors de l'affrontement final. Un combat frustrant pour les spectateurs privé d'un face à face Gibson/Li. 

 

La sentence se fait ressentir à la sortie du film où les résultats, s'ils sont bons, sont tout de même en dessous des attentes.

 

Conscient d'avoir fait une mauvais quatrième épisode, Richard Donner voulut pendant longtemps faire un cinquième épisode plus proche de l'univers des deux premiers épisodes mais essuya systématiquement le refus de Mel Gibson,  lequel se déclara "trop vieux pour ces conneries" reprenant une expression célèbre de son partenaire Danny Glover.

 

Tandis qu'un remake est évoqué régulièrement, c'est à la télévision que le duo est réapparu. Mais Damon Wayans dans le rôle de Murtaugh et surtout Clayne Crawford dans le rôle de Riggs apparaissent bien fades en comparaison de leurs illustres aînés...

 

 

 



06/03/2017
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