"Mommy"
Il y a quand même une gène quand on sort de la projection de "Mommy". C'est l'incompréhension face au jury de Cannes de ne pas lui avoir décerné la Palme d'Or. Sans doute le film fut il jugé trop "grand public" après la tornade "Adèle" de l'année précédente et le prix ultime devait revenir forcément à un film déjà tombé dans l'oubli...
Comment le jury n'a t'il pu prendre la même claque que le public qui ne cesse d'encenser ce très beau film depuis sa sortie ? Certains diront qu'il s'agit là du film de la maturité du jeune prodige Xavier Dolan qui signe une oeuvre humaniste de toute beauté.
C'est dur, c'est tendre, c'est violent, c'est triste à l'image de son jeune héros subliment interprété par Antoine-Olivier Pilon (là aussi quid d'un prix d'interprétation ?) qui force le respect par le sublime de son jeu. C'est le méchant garçon terriblement attachant ou le gentil gars absolument méprisable. Chacun le définira à sa façon mais nul ne peut être insensible. Ses deux partenaires féminines, Anne Dorval et Suzanne Clément, sont là pour parfaire une combinaison faite autour d'un trio de personnages "cassés" par la vie qui veulent finalement s'aider mutuellement à se reconstruire des blessures très profondes qu'ils ont en chacun d'eux.
Le film est tourné en 4/3 expressément pour que Dolan soit au plus près de ses comédiens. On appréciera d'autant les très beaux passages en plein écran qui traduisent les moments positifs du film. Des portes au plein écran qui peuvent d'un instant à l'autre se refermer.
Film fataliste ou hymne à la vie ? Chacun peut définir le film comme il le souhaite. Ce qui est sûr, c'est qu'il ne laisse pas indifférent et est à coup sûr l'un des films majeurs de cette année 2014.
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