Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

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« The Batman »

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« Batman » aime bien jouer au yoyo dans ses narrations cinématographiques en alternant les périodes fastes avec les totalement ratées : aux « Batman » brillants de Tim Burton, dans les années 80/90, avaient succédés les catastrophiques versions de Joël Schumacher. Christopher Nolan s’était chargé de redorer le blason de l’homme chauve souris au gré d’une trilogie demeurée mythique avec, à la clé, un chef d’œuvre absolu avec « The Dark Knight ». Mais ce fut pour mieux retomber dans les abîmes du navet lors de la prise de fonction de Ben Affleck dans le rôle titre. L’acteur n’aura même pas droit à un épisode personnel, se commettant dans des « Justigue League » sans âme et un affrontement face à Superman des plus grotesques. Ciao Ben (qu’on retrouvera néanmoins dans « The Flash »).

 

Matt Reeves avait donc la mission, comme Nolan à l’époque, de remettre Batman sur de bons rails. Et le réalisateur ne s’est pas longtemps posé de questions existentielles : pour réhabiliter le mythique personnage, quoi de mieux de reprendre ce qui a marché avec Nolan ? Son « Batman » est donc sombre. Très sombre.

 

Ce qui surprend en premier lieu en entamant la vision de « The Batman », c’est sa sa source d’inspiration. Celui qui a, encore récemment, côtoyé Superman et Wonder-Woman se retrouve embringué dans une aventure qui rappelle plus un « Seven » qu’un film de super-héros. C’est l’occasion de nous rappeler que les aventures de l’homme chauve souris ont plus souvent été plus proches du polar que n’importe quel autre personnage issu des Marvels et Dc comics. Cela s’explique évidement par l’absence totale de supers pouvoirs détenus par son héros a contrario de ses compères.

 

Batman, dans le fond, c’est un flic caché. Quoi de plus normal, dès lors, de le voir dès le début du film son pote, le lieutenant James Gordon, sur une scène de crime ? Et voilà notre héros embarqué dans une enquête où il doit retrouver un serial killer qui aurait bien plu au John Doe du classique de David Fincher.

 

Batman va donc mener son enquête à coup de déductions souvent trop facilement trouvées mais surtout à coup de castagnes bien inspirées car il faut pas venir l’embêter notre héros.

 

A l’écran, l’ensemble est diablement efficace et le film enchaîne les morceaux de bravoure dans des séquences principalement nocturnes servies par une lumière impeccable et la musique efficace de Michael Giacchino.

 

La mise en scène est superbe. Matt Reeves insuffle à ses personnages une nervosité diabolique à ses leurs scènes d’action tempérées par une lenteur des mêmes protagonistes qui pourraient rappeler celles que l’on voyait au service de Sergio Leone dans « Il était une fois dans l’Ouest ». Cela amène une impression de calme avant la tempête des plus subtils dont l’issue est incertaine. Car, après tout, dans un monde cinématographique qui a tué ces derniers temps Iron Man et James Bond, on peut désormais s’attendre à tout.

 

Et Robert Pattinson dans tout cela ? Le nouveau titulaire du titre est le Bruce Wayne le plus écorché que l’on vu dans toutes les sagas confondues. En tant que Bruce Wayne, il donne l’impression d’être un James Dean ressuscité dans la peau d’un milliardaire qui ne lui scierait pas. D’ailleurs, il se complaît si peu dans les habits de Wayne qu’il ne les enfile que très peu. On a peut être jamais si peu vu le personnage de Bruce Wayne dans un film de la saga. Pattinson est, pour ainsi dire, sans cesse masqué avec cette colère détectable au travers. Car oui, ce Batman 2022 a de la haine en lui, il se fait appeler « Vengeance » d’ailleurs.

 

Seule la ravissante Catwoman, personnifiée par la délicieuse Zoe Kravitz, parvient à atténuer la douleur enfouie de notre héros. A eux deux, ils forment l’attrait majeur d’un film où l’on retrouve cependant une galerie d’acteurs que l’on adore : de Colin Farrell, étonnant pingouin méconnaissable à John Turturro en passant par Andy Serkis ou encore Jeffrey Wright, ils sont tous au firmament de leur talent au service d’un excellent film dont on ne voit jamais les trois heures sembler être trop longues. Batman est de retour et c’est une sacrée bonne nouvelle.

 

 

 



02/03/2022
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