Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

Pour une poignée de 7e art (par Indy Blave)

« 5e set »

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A l’inverse d’autres sports hautement cinématographiques comme peuvent l’être la boxe ou les compétitions automobiles, le tennis n’a eu que très rarement les faveurs du 7e art. On a eu droit quand même au très bon « Borg / McEnroe » il y a quatre ans. Mais, contrairement aux sports précédemment cités, le tennis est difficilement à même de passionner d’autres spectateurs autres que les aficionados de la petite balle jaune.

 

Et on ne va vous mentir, « 5e set » ne devrait pas déroger à la règle. Pour un spectateur néophyte, qui se découvrira une nouvelle passion sportive, combien risquent de bâiller d’ennui ? Surtout que les enjeux sont, sommes toutes, assez moindres ici. Nous ne parlons pas d’un titre suprême atteignable par un pur outsider. Non ici l’enjeu se résume à un premier tour, certes d’un grand chelem, joué entre un has been et un jeune prodige. Dans ce contexte, difficile de susciter un intérêt sans commune mesure auprès d’une personne peu passionnée par les amorties et autres smashes, aussi spectaculaires soient-ils.

 

Les autres, comme ici, y trouveront plus leur compte. Un intérêt qui prend tout son poids quand on sait que « 5e set » est le premier film de fiction tourné dans l’enceinte même de Roland Garros.

 

Après son « Guy », voilà, de nouveau, Alex Lutz en train de personnifier une vraie fausse star. Difficile de ne pas voir une certaine continuité logique entre les deux films. Mais alors que Lutz semblait n’être préoccupé que par sa propre personne dans sa réalisation (au point que son partenaire direct n’était jamais visible à l’écran...), l’acteur, dirigé par un autre que lui même, se retrouve cette fois en posture de partager ses scènes avec de solides partenaires. Si Lutz est indiscutablement convaincant dans le rôle principal, et l’on voit bien que l’acteur s’est beaucoup investi dans le personnage, il n’a d’autres choix que de laisser « respirer » ses partenaires qui ont droit de réplique ici. A commencer par la craquante Ana Girardot, épouse conciliante malgré elle. L’actrice est le second pilier de ce film intéressant et prenant en tout point même si des petits regrets se faufilent. Si les matchs sont magistralement filmés, bravo à Quentin Reynaud, on peut regretter l’absence totale de « vraies » stars du tennis alors que celles ci sont évoquées plusieurs fois dans le film. On appréciera au passage, une séquence prophétique où Lutz évoque Djokovic et Tsitsipas. Voir cette scène quelques jours après la finale 2021 qui a opposé justement ces deux joueurs donne un côté assez croustillant à la scène.

 

Du reste, comme évoqué plus haut, l’enjeu est moindre et cette impression est renforcée par le tournage du dit match attendu non pas sur le mythique central de Roland Garros mais sur un court annexe accentuant le degré moindre de l’événement et ce, malgré la présence vocale de Lionel Chamoulaud, grand artisan du commentaire tennistique.

 

« 5e set » un bon film pour les déjà passionnés...

 

 

 



19/06/2021
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