« Les gueules noires »
Quand Germinal rencontre Alien. Sur le papier, cette rencontre insolite peut paraître saugrenue. En images, cela tient la route.
Dans la lignée d’une bande de cinéastes français qui veulent tordre le cou à des films hexagonaux trop classiques (comédies ou drames sont à peu de choses près ce à quoi on a droit chez nous ), « Les gueules noires » ambitionne donc d’innover dans cette tradition.
Mais le chat se mord la queue : trop méfiants sur le succès de ces films, les producteurs ont tendance à ne pas lâcher trop de lest monétaire. Sauf, qu’en face, les spectateurs, aficionados, en veulent pour leur argent. Et même le « Alien » de 79, sans atteindre le budget d’un « Star Wars » avait eu droit à une somme confortable notamment pour présenter un monstre digne de ce nom. De surcroît, le film a une publicité inexistante, tout comme la promo, à laquelle s’ajoute une exploitation en salles des plus pauvres.
C’est un peu le problème que l’on a ici. Le scénario est carré, bien construit, bien fichu avec son lot de scènes éloquentes et ses clins d’œil, « Alien » bien sûr mais, moins prévisible, « Fenêtre sur cours » et autres œuvres dont vous apprécierez les références. Et si Jean-Hugues Anglade peine un peu à convaincre, Samuel Le Bihan et sa team de mineurs assurent le jeu avec un parfait professionnalisme.
Le monstre confectionné cause lui un souci dans sa conception paraissant plus daté que son illustre aîné des années 70, il y a plus de 40 ans donc. Sans faire offense aux créateurs, leur créature a un peu de mal à donner de l’effroi et c’est donc hors champs, tel « Les dents de la mer », que le film assure sa plus grande réussite.
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